Arriver à bon port

C’est le début de la période des grandes vacances. En conséquen­ce, les déplacements vont se multiplier notamment par voie terrestre car bien peu de Mal­gaches peuvent encore se permettre d’acheter un billet d’avion pour aller en vacances. D’au­tant plus que la majorité ont l’habitude de passer leurs vacances en fa­mille. Ce qui engagerait d’énormes dépenses si tout le monde voyageait en avion.
Pour cette raison, sur les routes, en particulier sur celles qui mènent vers des contrées où il fait chaud (les vacanciers des Hautes terres privilégient ces desti­nations pour fuir le froid rigoureux), il faut re­doub­ler d’attention. Effecti­vement, la cir­culation devient plus dense, ce qui multiplie les pos­sibilités d’accident. Et l’état des routes actuel n’est pas de nature à faciliter la conduite. En tout cas, dans la mesure du possible, il faut éviter les excès de vitesse.
La police routière qui opère le long des principaux axes routiers est incapable de tout gérer car son effectif est insuffisant. Il est facile à comprendre qu’on ne peut pas mettre un policier derrière chaque roue. Aussi faudra-t-il que les chauffeurs (de taxi-brousse ou de voitures particulières) redoublent d’attention. Ils doivent comprendre qu’ils endossent une très grande responsabilité en étant au volant. La vie de tous ceux qui sont embarqués à bord du véhicule qu’ils con­duisent, dépend d’eux.
Pour les taxi-brousse en particulier, les propriétaires de véhicules doivent fournir des efforts pour que leur chauffeur respectif reste toujours en forme. En effet, la rotation limitée des chauffeurs ne leur permet pas de récupérer totalement après un long trajet. C’est ainsi que beaucoup d’accidents arrivent car les chauffeurs s’endorment au volant, totalement épui­sés. Il faut savoir que la résistance humaine a ses limites.
Le récent accident de la route survenu sur la RN4 (axe Antananarivo-Mahajanga) qui a coûté la vie à deux personnes et entraîné de nombreux blessés graves en té­moigne. Effectuer un long trajet seul au volant est très éprouvant. D’autant plus que chaque chauffeur a des impératifs en termes de temps qu’il se doit de respecter car il faut penser au retour. Dans ces conditions, pour­quoi ne pas recruter deux chauffeurs ? Trop cher ?
Ce sont ces petites économies qui non seulement coûtent la vie à des personnes mais aussi en­traînent d’énormes pertes financières. Quoi qu’il en soit, on ne pourra que conseiller à tout un chacun de faire plus attention sur les routes. Com­me on le dit en malgache, « Izay tonga soa ihany no arahabaina », ce qui signifie qu’on ne souhaite la bienvenue qu’à ceux qui sont arrivés à bon port.

Aimé Andrianina

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