Mercredi des idées en goguette: Basket found

Lentement mais sûrement, les choses se mettent en place. Les premières annonces de partenaires techniques et financiers, organismes et pays contributeurs traditionnels aux processus électoraux malgaches, de leur intention de participer au Basket fund, mettent quelque peu le scrutin présidentiel sur les rails. Ouf de soulagement d’ailleurs du côté de la commission électorale nationale indépendante qui a été chargée d’amasser les fonds nécessaires et qui a finalement trouvé de quoi financer cette élection. Si ce n’est pas encore un gage de réussite ni de pour
les plus sceptiques, il s’agit quelque part d’un signe de confiance de la part de ces bailleurs et, partant, confère une certaine crédibilité au travail accompli par l’entité électorale jusqu’ici. Un adoubement en somme, d’autant que si tout se passe comme pour les précédentes fois, d’autres contributions suivront encore pour étoffer le budget électoral.
Et puis, il y a cette publication du calendrier de la présidentielle. D’aucuns estiment qu’il a bien tardé, que le gouvernement a longtemps joué la montre. Peut-être. Mais la date du premier tour du scrutin qui désignera le prochain chef de l’Etat est désormais connue. Et celui d’un éventuel deuxième tour.
Ce n’est donc plus une Arlésienne et il semblerait que 2023 sera bel et bien une année électorale. Face à cela, il y a ceux qui sont pour que cet exercice démocratique ait lieu, et dans des conditions optimales. Il y a ceux qui, malgré leur positionnement politique, abondent dans le même sens. Et puis ceux qui continuent de ressasser l’idée farfelue d’une transition. Du vu et re­vu. Bref, on ne se cache même plus qu’on lorgne sur des sièges sans passer par la case élections. C’est dire le poids de ces formations sur l’échiquier et le peu de chance qu’elles ont de convaincre l’électorat. Des partis politiques qui ne parti­cipent à aucune action d’éducation citoyenne ni à des élections meritent-ils encore le statut de parti ? Pour ceux qui nourrissent le dessein de réécrire les textes sur les élections ou la nationalité pour empêcher des prétendants potentiels à la présidence de se présenter, voilà peut-être un chantier bien plus productif à entamer.

Bataille électorale
Une fois encore, les évènements de ces derniers jours ont donc de quoi donner de plus en plus vie à ce scrutin qui s’annonce. Et qu’elles le veuillent ou non, même les entités de l’opposition, voire les partis qui ne roulent pas pour les élections y contribuent. Les évènements et attitudes de ces derniers mois constituent un aveu qu’elles pensent malgré tout aux scrutins dans un coin de leur tête et font en sorte d’entretenir l’ambiance préélectorale.
La bataille électorale a commencé depuis l’année dernière et s’est renforcée au fil des mois, au vu des échanges d’amabilités. Tout est bon à prendre pour affaiblir un adversaire ou l’empêcher de se porter candidat, quitte à trouver des failles au niveau de son entourage politique. Ou quitte à tirer inlassablement en longueur une histoire de nationalité qui, si l’on s’en réfère à la précédente élection, ne risque pas de constituer un motif de quoi que ce soit. Au final, rien d’étonnant dans tout cela puisqu’il en a toujours été ainsi depuis toujours l’année ou les deux ans précédant une élection, en l’occurrence pour la magistrature suprême du pays.
Du reste, après cette officialisation des dates de la présidentielle, il devrait normalement s’ensuivre dans les prochaines semaines une série de déclarations de candidature. A partir de là, il devrait être de plus en plus aisé de distinguer qui craint le verdict des urnes. A ce propos, certains politiciens ont véritablement rivalisé de créativité dans la recherche de motifs pour empêcher la tenue des scrutins. Tout y est pas­sé, notamment la remise en question de la composition et la crédibilité de la Ceni et du processus, l’exigence d’une refonte totale de la liste électorale, ce qui fut chose faite. Celle-ci a même fait l’objet d’un audit mené avec les partenaires internationaux. Et dernièrement la lubie, à quelques mois de l’échéance électorale, de vouloir une révision des textes électoraux.
A l’heure actuelle, une chose est sûre : tous les signaux convergent vers la tenue de la présidentielle en novembre prochain. Jusque-là, il est tout aussi certain que les gesticulations et au­tres passes d’armes se multiplieront.

N.R.

Partager sur: