La course pour la magistrature suprême est lancée officiellement depuis mardi. Au niveau de chaque état-major des différents partis politiques à
Madagascar, petits ou grands, on va enregistrer une effervescence crescendo jusqu’à la fin légale des campagnes électorales.
Mais les partis politiques et leurs sympathisants respectifs ne seront pas les seuls à connaître ce bouillonnement. Il y a tous ceux dont les activités sont directement ou indirectement, de près ou de loin, entraînées dans ce tourbillon des élections. Et ils ne sont pas rares. Une élection, de surcroît présidentielle, ne saurait se dérouler sans les accessoires
qui y sont toujours rattachés.
C’est le branle-bas de combat auprès des sérigraphes, des fabricants de goodies, des imprimeurs, des fabricants de tee-shirts… De nombreux métiers vont vouloir saisir cette véritable opportunité pour gonfler leur chiffre d’affaires qui a été certainement éprouvé après ces deux années de crise due au Covid.
Ce n’est pas tous les jours qu’il y a une élection, alors il faut en
profiter au maximum. Toutefois, encore faut-
il avoir les relations nécessaires pour obtenir les marchés. Il faut savoir frapper à la bonne porte et tous les coups sont permis. De nombreux facteurs entrent en jeu pour les décrocher. Sympathie vis-à-vis de tel ou tel candidat, prix, qualité, respect des délais… Tout cela sera certainement considéré.
Il va de soi que la concurrence sera forte. Alors il faudra faire jouer toutes les relations pour appâter l’oiseau rare, c’est-à-dire, le candidat qui est censé injecter le plus d’argent dans sa campagne électorale. Il va sans dire que l’importance des commandes sera fonction de l’envergure du candidat.
Toutefois, il y aura certainement certains candidats qui passeront leurs commandes à l’extérieur. Cela s’est toujours fait et on ne voit pas pourquoi, cette fois-ci, on va déroger à cette pratique aux cours des prochaines élections présidentielles. Quoi qu’il en soit, ce qui est regrettable, c’est que ce soit un marché de perdu pour les fournisseurs locaux.
Et au bout de la chaîne, il y a la population de toutes les localités qui espère que de nombreux candidats accompagnés de leurs sympathisants passeront chez elle. En effet, la campagne électorale a toujours été une des rares occasions de faire la fête. En marge des inévitables discours, on a droit aux spectacles gratuits, à divers dons (tee-shirts…).
Pour une très grande partie de la population, c’est ce qui importe le plus. On peut la comprendre. Comme on peut le constater, il existe beaucoup d’intérêts pour que ces élections présidentielles se tiennent. Bien évidemment, les intérêts ne sont pas toujours les mêmes. Mais quoi qu’il en soit, en fin de compte, beaucoup y gagnent.
Aimé Andrianina