Sandra Ramiliarisoa : l’art de réinventer le lien social

Sandra Ramiliarisoa, l’une des participants à l’exposition collective « Lamba Fo­rever Mandrakizay » chez Hakanto Contemporary An­kadimbahoaka, propose une relecture des liens sociaux à travers un tissage monumental à base de matières plastiques, inspiré du « bemiray », couverture typiquement malgache.
L’œuvre d’art imposante de 2,10 m x 4,40m intitulée
« Ny hendry no anarina fa ny adala manary lamba » questionne sur la place du lamba comme signe de distinction sociale. « Il ne s’agit pas d’un tissu en coton mais d’une laine de plastiques tissée. Comme démarche créative, je me suis inspirée du bemiray. Connue dans les ménages malgaches notamment en milieu rural, cette couverture est fabriquée avec des morceaux de tissus assemblés. En ces temps grisâ­tres, elle maintient au chaud les personnes au foyer tout comme les gardiens de troupeau voyageurs. Bemiray, c’est également le symbole d’une famille soudée et unie », argumente la jeune artiste.
Née en 2000, Sandra Rami­liarisoa a grandi au sein de l’association humanitaire Aka­masoa. Passionnée de l’art créatif de tissu « macramé », elle a suivi une série d’ateliers thématiques pour parfaire sa technique. En 2018, elle a intégré Ndao Hanavao, laboratoire d’innovation et de création pour le design social initié par Rubis Mécénat.
« Au départ, le projet a ciblé une bonne vingtaine de jeunes adultes malgaches en réinsertion professionnelle, dans le but de nous accompagner dans le développement d’initiatives commer­ciales et collaboratives fondées sur la transformation des déchets en plastique. Au terme d’une formation d’une durée de cinq ans, cinq d’entre nous ont pu voler de leurs propres ailes à travers la création de la société R’art Plast », a-t-elle conclu.

Joachin Michaël

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