Depuis le début de cette semaine, ils sont 215.630 candidats répartis dans toute l’île à essayer de décrocher le diplôme du baccalauréat qui leur ouvrira les portes de l’enseignement supérieur s’ils veulent encore poursuivre leurs études. Ce qui n’est pas certain pour beaucoup de ces candidats. Donc, pour ces derniers, la question se pose : Que faire après le bac ?
Effectivement, s’ils décrochent ce diplôme, deux choix leurs seront offerts : soit continuer les études supérieures sur place ou à l’étranger (pour les rares chanceux qui peuvent se le permettre), soit essayer de trouver directement un emploi qui permettra d’entrer dans le monde du travail. Dans cette seconde alternative, c’est le parcours du combattant qui les attend.
Lors de la célébration de la Journée mondiale des compétences des jeunes, on a remarqué que les jeunes se tournent de plus en plus vers les petits métiers. Ce n’est pas l’ambition qui leur manque. Mais l’insuffisance des offres d’emploi est telle qu’ils sont obligés de se rabattre sur des métiers qui sont loin de correspondre à leur qualification.
Combien de jeunes diplômés doivent se contenter de petits métiers faute d’offres d’emploi correspondant à leur qualification ? Il y en a des dizaines de milliers. Chauffeurs, livreurs, et bien d’autres, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs. Finalement, ils doivent s’en satisfaire
en attendant que de meilleures opportunités soient offertes. Ce qui n’est pas toujours le cas.
De plus, les offres d’emploi actuelles sont assorties de plusieurs conditions que, dans la majorité des cas, les nouveaux diplômes ne peuvent pas satisfaire. Parmi ces qualifications exigées on peut citer, entre autres, plusieurs années d’expérience. Ce qui dépasse toute logique. En tant que nouveaux diplômés, qu’il s’agisse de baccalauréat, de licence ou de maîtrise, ils ne peuvent pas se prévaloir de nombreuses années d’expérience. Sauf dans des cas très rares.
Avec ces exigences, les chances des nouveaux diplômés d’avoir un poste correspondant à leur qualification sont réduits à néant à moins de bénéficier de certaines « recommandations ». Il s’en suit que les jeunes ont de plus en plus moins de chance d’exercer leur métier de rêve et doivent se contenter d’exploiter toute opportunité qui se présente.
Que des fois n’a-t-on vu de jeunes diplômés occuper des postes subalternes qui ne correspondent en aucun cas à leur vraie compétence. Ils doivent s’en contenter sinon c’est le chômage garanti. Alors, comme Perrette dans l’une des fables de La Fontaine, ils pourront se faire une raison tout en disant : « Adieu veau, vache, cochon, couvée ».
Aimé Andrianina