«L’approche anthropologique pour conserver la biodiversité du pays». C’est sur ce thème qu’Arlette Florine Ravolatsara, étudiante à l’Ecole doctorale de l’université d’Antananarivo, a axé sa thèse de doctorat, jeudi dernier à Ankatso, à l’issue de laquelle elle a obtenu son diplôme avec la mention très honorable.
Malgré la prolifération des associations et organismes œuvrant dans la protection de l’environnement à Madagascar, sans parler des budgets conséquents alloués pour la conservation de la biodiversité à travers les politiques internationale et nationale, la Grande île reste toujours victime d’un défrichement à grande échelle. Elle est même classée quatrième pays déforesteur dans le monde en ne disposant plus que 12% de sa surface forestière.
Un tel contexte a poussé Arlette Florine Ravolatsara à effectuer des recherches approfondies dans le cadre de sa thèse de doctorat intitulé «Logiques et pratiques des groupes sociaux face aux interdits dans l’aire protégée de Menabe Antimena, Madagascar».
On l’aura compris, la thésarde a mené des recherches dans l’aire protégée de Menabe Antimena, située dans l’ouest de Madagascar, à travers l’analyse des savoirs locaux existants ainsi que les enjeux de l’espace conservé afin de les maintenir comme procédure de conservation. Ses recherches lui auront permis de déterminer les interactions complexes entre les groupes sociaux et le territoire naturel et par conséquent, la compréhension des valeurs culturelles, des pratiques traditionnelles, les systèmes de croyances ainsi que les modes de vie des populations locales vivant à l’intérieur ou autour de l’aire protégée. «Une approche qui peut être utilisée dans les stratégies de gestion et partant de promouvoir une conservation inclusive et durable», a indiqué la doctorante.
Par ailleurs, la mise en place de dispositifs locaux, tels que les communautés de base VOI, les associations locales, les agents forestiers ainsi que la convention collective (Dina) jouent un rôle important dans la conservation. «Cependant, il faut tenir compte des savoirs locaux qui constituent un atout de plus pour bénéficier d’une conservation pérenne, un développement durable ainsi que d’une société vivant en harmonie», a souligné Arlette Florine Ravolatsara.
Sera R.