La faculté des Lettres et sciences humaines (FLSH) de l’université d’Antananarivo a organisé une journée thématique sur l’écrivaine contemporaine Michèle Rakotoson, hier à Ankatso. Diverses conférences étaient au programme. Parmi les intervenants, le professeur Bodo Ramangason a inventorié « Ambatomanga, Le Silence Et La Douleur », un ouvrage sorti en 2020 et qui a récemment obtenu le prix Orange du livre Afrique.
Durant son intervention, le professeur Bodo Ramangason a traité la continuité, la discontinuité et la bilangue dans le livre «Ambatomanga, Le Silence Et La Douleur». «Le roman est composé de plusieurs modèles de discontinuité, comme les cantiques, les versets bibliques… Cette forme, ces cantiques deviennent des supports émotionnels», relate l’intervenante.
L’écrivaine utilise aussi la bilangue dans ses œuvres. Le livre est écrit en français, mais parfois dans certaines exclamations ou quand des faits graves se passent, des propos en malgache se glissent dans les phrases, pour ne citer que «Fahavalo, fahavalo !» (Ennemis, ennemis !). L’utilisation de cette discontinuité donne un style au livre et de l’esthétique à l’écriture. Elle permet d’acquérir plus d’émotions lors de la lecture.
De son côté, Michèle Rakotoson a répondu aux différentes questions, dont l’utilisation de la bilangue dans son roman. «Quand je parle en français, je suis un homme blanc, et quand je parle en malgache, je suis une femme malgache. Je suis d’une génération où ma culture est délaissée, mais je suis biculturelle. Ainsi, la bilangue est un travail entre deux territoires, entre deux cultures», explique l’écrivaine.
Elle a écrit ce livre durant une dizaine d’années, et a effectué des recherches, notamment des travaux personnels, sur l’histoire de notre pays principalement. «Tous les écrivains sont des chercheurs», ajoute-t-elle.
Un public composé d’écrivains en herbe
«Le public est composé d’écrivains en herbe qui ont besoin de conseils», a fait savoir le professeur Bodo Ramangason. Notons que la salle était remplie d’étudiants de la Mention études françaises et francophones (MEFF). «Je n’ai qu’un seul conseil à vous donner, n’arrêtez pas de lire des livres. Ils enrichissent vos sujets, votre écriture, votre travail», recommande-t-elle.
Après cette conférence, d’autres doctorants, à savoir Thierry Rakotobe et Andry Solofo Andriamiariseta sont venus parler d’autres thèmes comme «Imaginaire et procédés ethnologiques dans les œuvres de Michèle Rakotoson : un travail de mémoire d’une société en errance». Une vidéo de ces conférences sera bientôt diffusée sur la page de l’association Opération Bokiko.
Holy Danielle