La Banque européenne d’investissement (BEI) soutient le secteur agricole. L’institution vient de signer un accord de prêt avec l’entreprise sociale Sahanala pour son projet visant à réduire la dépendance à l’égard des importations de maïs et de riz pour répondre à la demande locale. L’opération de la BEI soutiendra un investissement global de 40 millions d’euros réalisé par Sahanala.
L’accord de prêt signé hier dans les locaux de l’entreprise Sahanala à Antsahabe, permettra la mise en œuvre de deux projets. Il s’agit notamment du renforcement de la mécanisation des techniques agricoles en parallèle avec les pratiques traditionnelles dans la zone Ouest de l’île à Maintirano. Un complexe industriel destiné à la transformation de maïs et de riz, ainsi qu’à la production d’huile alimentaire et d’alimentation animale pour le marché local.
L’objectif du projet est d’améliorer les revenus et les conditions de vie des producteurs, outre la réponse à la demande croissante sur le marché. Sahanala mène un autre projet dans la partie Nord de l’île, à Vohémar. Cette fois-ci dans le secteur halieutique à travers l’implantation d’une usine de surgélation moderne dotée d’équipements et de réfrigération. S’ajoutent à cela des unités de froid pour la production de glace dans différents centres de collecte. L’usine devrait permettre aux petits pêcheurs d’étendre leur marché à l’intérieur et à l’international.
Ces deux projets sont pourvoyeurs de 1.500 emplois auprès des communautés locales présentes dans les zones d’intervention, selon Sahanala. Ils apporteront également des savoir-faire technique et économique supplémentaire pour les producteurs. Sahanala annonce également son intention de devenir « l’entreprise pionnière à Madagascar en matière d’exportation des produits de la mer certifiés par le Marine Stewardship Council (MSC) ».
Amélioration des savoir-faire techniques
Selon Serge Rajaobelina, président du conseil d’administration de Sahanala, l’entreprise sociale et ses partenaires, « donnent le pouvoir aux paysans malgaches d’améliorer durablement leurs conditions de vie en valorisant de façon juste leurs produits et leurs savoirs, en les accompagnant à agir pour le développement local et l’environnement ». Les producteurs sont en effet décisionnaires des orientations stratégiques au sein de la société.
Pour sa part, le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle, actuellement en visite officielle à Madagascar, a abordé les retombées des deux projets sur la sécurité alimentaire à Madagascar et l’amélioration des moyens de subsistance dans le secteur agricole et la pêche durable.
Ce nouvel investissement contribuera à développer l’agriculture et le secteur de la transformation des produits agricoles à Madagascar qui ont été fortement touchés par la sécheresse et les zoonoses ces dernières années, en plus des impacts sévères de la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine sur l’économie malgache dans son ensemble.
Riana R.