En raison de revendications insatisfaites, le Syndicat des enseignants et chercheurs de l’enseignement supérieur (Seces) de l’université d’Antananarivo a décidé une grève de 3 jours (depuis mercredi). Selon le Seces, cette grève a pour objectif
de revendiquer leurs droits (paiement des heures supplémentaires, des indemnités de vacation, des indemnités de recherches et l’investigation…).
Pour cette semaine donc, les étudiants devront, par la force des choses, sécher les cours. Mais on ne sait pas encore de quoi la semaine prochaine sera faite. En effet, à défaut de suite favorables aux revendications, le Seces Tana annonce déjà qu’il va poursuivre la suspension des activités pédagogiques et de recherche.
Mais a-t-on jamais pensé une seule fois à ces étudiants, plus particulièrement aux étudiants qui viennent de loin et dont les parents fournissent déjà d’énormes sacrifices pour que leurs enfants puissent poursuivre leurs études supérieures pour ensuite, éventuellement, trouver un emploi décent. Et si les étudiants entrent également dans la danse pour réclamer leurs bourses d’études, la situation ne fera qu’empirer.
En fin de compte, avec toutes ces sempiternelles grèves au niveau des universités de Madagascar, on peut constater que la durée moyenne des études se retrouvent prolongée. Ainsi, si décrocher le diplôme de licence devrait normalement durer 3 années, il n’est pas étonnant qu’on passe 5 ans pour l’avoir et cela, sans que l’étudiant ait doublé une seule fois. Ce qui est loin d’être normal.
Cette situation qui existe depuis des décennies serait-elle voulue ? On peut toujours supposer que cela arrange certains dirigeants dans la mesure où on ne sait pas encore où on va caser toute cette cohorte de nouveaux diplômés faute d’emplois. Alors, plus longtemps ils traîneront leur pas le long des couloirs de chaque faculté, moins il sera urgent de créer de nouveaux emplois pour eux. Comme çà, il y aura moins de tension sociale au niveau de l’emploi.
C’est ce qui attend les nouveaux bacheliers. Au moins, ils sont avertis avant de décrocher le bac. Après, ils décideront s’ils vont poursuivre ou non leurs études supérieures. Ce que vivent aujourd’hui les candidats au baccalauréat suite aux multiples mésaventures (coupure d’électricité pendant l’examen, fuite de sujet…) n’est que le dur apprentissage de ce qui les attend si jamais ils se décideront à aller à l’université.
Des deux côtés, c’est-à-dire l’Etat et le Seces, on doit trouver une solution finale pour éviter toutes ces grèves qui n’arrangent personne. En ce qui concerne les étudiants, il suffit que leurs bourses d’études soient payées à temps et ils n’auront plus la moindre raison de faire la grève. Cela est également valable pour les enseignants de l’enseignement supérieur. Il ne faut jamais oublier que ces jeunes représentent l’avenir du pays.
Aimé Andrianina