Production d’électricité: le MEH envisage de provoquer des pluies artificielles

Les centrales hydroélectriques de la Jirama peinent à atteindre la production optimale d’électricité. Le niveau d’eau enregistre 7 millions de mètres cubes de moins que l’année passée à Mantasoa. Andekaleka est presque à sec. Le ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH) étudie la possibilité de provoquer des pluies artificielles pour éviter de solliciter les centrales thermiques.

Le MEH et la Jirama poussent au maximum les centrales thermiques, pour combler le gap de production d’électricité, en particulier sur le réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). Des descentes à Mantasoa, Man­draka et à Andekale­ka, jeudi et vendredi, ont permis à la délégation du MEH de faire un état des lieux.
Le niveau d’eau et les réserves sont beaucoup plus bas que l’an passé. Par exemple, il reste 40 mil­lions de m3 exploitable à Mantasoa qui alimente Mandraka jusqu’à Andeka­leka. Selon les techniciens, l’étiage est plus précoce cette année.
« Le 20 juillet 2022, 77 millions de m3 d’eau ont été stockés pour alimenter la centrale hydroélectrique de Man­draka. A la date du 20 juillet 2023, le niveau a été de 70 mil­lions de m3, d’après la vérification du technicien. Cet écart entraîne une augmentation de la demande en carburant ».
Dans ce cas, la Jirame ne peut exploiter pas plus de 10 millions de m3 d’eau par mois pour Ampasim­potsy Mantasoa, à partir de ce mois de juillet jusqu’en octobre, en attendant le retour de la pluie.

Etiage précoce

A Andekaleka, le ministre Solo Andriamanam­pisoa a avancé la possibilité de provoquer des pluies artificielles. « Nous avons estimé que les nuages dans la zone d’Andekaleka et ses environs de la semaine passée, sont propices pour provoquer des pluies artificielles afin d’augmenter le niveau des cours d’eau qui font tourner la centrale d’Andekaleka. Nous étudions cette proposition avec le service de la mé­téorologie ».
Car d’après ce membre du gouvernement, le ni­veau de l’eau à Andekaleka est déjà assez bas par rapport à son niveau de l’année passée. « Les vannes du barrage du site ont même dû être fermées depuis la fin du mois d’avril pour optimiser l’utilisation de l’eau et maintenir la production de la centrale », a-t-il expliqué.
Cet étiage précoce touche Mandraka et Andeka­leka, mais également d’autres sites hydroélectriques comme Tsiazompaniry, Antelomita et Farahantsa­na. Pire, le faible ensoleillement dans la centrale solaire d’Ambatolampy, creuse le gap. Cette unité ne produit que 10 MW sur 40 actuellement.

Une fuite à Mandraka

A cause d’une fuite dans la turbine n°2 de la centrale hydroélectrique de Mandraka, la production, d’électricité a diminue. Selon les explications de Manda Ny Aina Nomena, directeur de la Production d’électricité du RIA, «la ré­paration nécessite en moyen­ne sept jours, durant lesquels la capacité de production pour les RIA baissera de 6 MW, soit la capacité de ce groupe n°2. Des travaux sont effectivement nécessaires pour ne pas aggraver la fuite ».
Ces concours de circonstances contraignent la Jirama à s’appuyer en gran­de partie sur la capacité des centrales thermi­ques. Des mesures qui obligent aussi la société d’Etat, à constituer davantage des stocks de carburants pour alléger la fréquence des délestages.

Arh.

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