La période d’exhumation a commencé depuis le début de ce mois juillet. Si cette pratique a été suspendue à cause de l’épidémie de Covid-19, les demandes commencent à affluer auprès des autorités. «Une quinzaine depuis le mois de juin, dont 5 concernent des victimes du Covid-19», de source auprès de la Direction de l’eau, assainissement et hygiène (DEAH) de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA).
«A raison de 5 à 6 par semaine auprès de notre commune si l’on n’a jusqu’ici qu’une seule demande pour ceux qui ont été enterrés au cimetière du Fasan’ny Firaisampo», a indiqué de son côté le maire de la Commune rurale d’Anosiala (Ambohidratrimo), Olivier Efaharintsoa Randriamihaja. En effet, durant la période du Covid-19 (2020-2021), le «Fasan’ny Firaisampo» d’Anosiala était utilisé pour enterrer les victimes de cette épidémie dont le transport du corps d’une région à une était interdit.
En hausse dans la Haute Matsiatra
Dans la région de la Matsiatra Ambony, les demandes ont commencé à affluer depuis le mois de juin. «Ces trois dernières semaines, nous enregistrons en moyenne six demandes», a fait savoir un responsable de la commune rurale d’Imady. A peu près la même situation pour la commune d’Ambositra et de Fandriana. «Environ une cinquantaine depuis le début de ce mois de juillet et cela ne va pas s’arrêter, car la période d’exhumation bat son plein jusqu’en septembre», a fait savoir de son côté le gouverneur de la Matsiatra Ambony.
«Une situation qui m’inquiète un peu, car j’ai peur des conséquences, surtout auprès des ruraux durant la prochaine période de soudure», a indiqué le sociologue Henri Rasamoelina, enseignant-chercheur auprès de l’Université de Fianarantsoa.
Les bénéficiaires de l’« Atero k’alao » font pression
Selon les quelques auteurs de ces demandes, les bénéficiaires de l’«Atero k’alao» font pression actuellement pour la réalisation de ce rituel funéraire après sa suspension de deux ans à cause de l’épidémie Covid-19.
En effet, l’exhumation est une grande fête destinée à rendre hommage aux ancêtres tout en divertissant les vivants. Comme la famille organisatrice a besoin d’argent, c’est à ce moment-là qu’entre le principe «Atero k’alao», littéralement donner et reprendre. Une manière pour les invités de prendre part aux dépenses engagées. Lorsque le tour d’exhumation de la famille invitée arrive, les autres lui rendent sa part de contribution avec un surplus d’au moins 20%. Une sorte d’investissement tout en renforçant une relation harmonieuse au sein de la communauté. Or, cela fait deux ans qu’elles n’ont pas reçu leur due.
Sera R.