Mobiliser toutes les forces

Afin de pallier l’insuffisance d’eau (suite à un étiage précoce) dans les barrages de retenue d’eau qui doivent alimenter les centrales hydroélectri­ques, le ministère de l’Ener­gie et des hydrocarbures étudie les possibilités de provoquer des pluies artificielles.
A cause du changement climatique, la production d’énergie hydroélectrique a ainsi montré ses limites. D’un autre côté, le recours aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), gros contributeurs au réchauffement climatique, est de plus en plus déconseillé. Leur utilisation doperait les vagues de chaleur, les inondations ainsi que les incendies.
De plus, un recours soutenu à l’énergie fossile, en dehors de toute préoccupation environnementale, grèverait en­core plus les finances de la Jirama qui, aujourd’hui, ne vit plus que sous perfusion. Autrement dit, cette solution est doublement à écarter.
Quant à l’énergie so­laire dont on vante tant la propreté, ce n’est pas non plus la solution mi­racle. La preuve, la centrale solaire d’Ambato­lam­py n’arrive plus à produire que 25% de sa capacité de production pour cause d’insuffisance d’ensoleillement. C’est un phénomène que l’on risque de connaître dans les années à venir pour les mêmes causes (changement climatique).
Peut-être, faudra-t-il installer toutes les centrales solaires dans les régions où le soleil brille toute l’année (dans le Sud ?) quitte à installer tout un réseau de câbles pour acheminer toute l’énergie produite jusqu’aux principaux centres de consommation. Quid de sa viabilité face aux vandalismes éventuels dans un pays où le respect des biens communs est méconnu ?
Il ne reste plus que l’énergie nucléaire et le tour est bouclé. Mais là encore, les obstacles s’avèrent infranchissables. Tout d’abord, il y a la technologie que le pays ne peut pas encore do­mi­ner. Et la mise en œuvre d’un tel projet dans un pays qualifié de sous-développé entrainerait assurément une levée des boucliers de la part des pays dits développés.
De toutes les façons, l’exploitation de l’énergie nucléaire présente un danger aux conséquences incommensurables. On a encore en tête le drame de Fukushima au Japon qui aujourd’hui encore, ne parvient pas à éradiquer totalement les séquelles. Et avec les nom­breuses négligences dont on fait preuve, mieux vaut ne pas y penser.
Que nous reste-t-il alors ? A Madagascar, il est réputé que certaines personnes arrivent à maîtriser les éléments de la nature. Selon la croyan­ce populaire, les briquetiers seraient capables d’arrêter la pluie le temps qu’ils terminent leur pro­duction de briques. D’autres seraient en me­sure de faire gronder les tonnerres sans que le ciel montre un seul nuage. Il serait salutaire pour le mi­nistère concerné de mobi­liser toutes ces forces.

Aimé Andrianina

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