Hausse « injuste » des frais de Taxibe : il y a anguille sous roche !

La décision de l’Union des coopératives des transports urbains (UCTU) de revoir à la hausse les frais de taxibe, à partir de 1er août, est un acte inique et unilatéral dans un contexte inflationniste. Une violation flagrante du cahier des charges et surtout, pourquoi maintenant ?

Au cours d’un point de presse hier à Am­bodivona, l’Union des coopératives des trans­ports urbains (UCTU) persiste et signe sur la hausse des tarifs de taxibe, qui passera de 600 à 800 ariary à partir du 1er août. A noter que 16 coopératives seulement sur les 45 membres de l’UCTU ont fait acte de présence à cette rencontre avec les médias. Ne sont-elles pas d’accord ?

Sur les réseaux sociaux, les usagers trouvent cette hausse des prix « injuste », qui s’annonce comme une mauvaise nouvelle pour le portefeuille des ménages, en cette période difficile. C’est à se demander si l’objectif est de faire souffrir la population. D’autant que le transport en commun est principalement considéré comme des services publics.

Et le plus étonnant à cette augmentation, l’Union des coopératives des transports urbains a pris cette décision seule, mais surtout au mo­ment où Madagascar s’apprête à accueillir les Jeux des îles et à vivre une élection en novembre. Pourquoi maintenant ? D’ailleurs, les raisons évoquées pour justifier cette hausse ne tiennent pas la route. Il y a sûrement anguille sous roche.

Arguments fallacieux

D’habitude, les coopératives prennent la décision de réviser à la hausse les tarifs de transport, juste après la flambée des prix du carburant. Or, depuis près d’un an, les prix à la pompe n’ont connu d’augmentation. D’un côté, les prix des pièces de rechange n’ont pas connu non plus une hausse notable. Pour dire l’idée d’une hausse ne correspondant pas à la réalité. Ce sont des arguments fallacieux pour justifier cette hausse.

Le mauvais état des routes dans la Capitale a également été parmi les raisons évoquées par l’UCTU. Force est de constater toutefois que plusieurs points noirs ont déjà été réhabilités. Lors du conseil des ministres spécial du 7 juillet, il a été décidé que 11 autres portions de routes de la capitale feront également l’objet d’une réfection. Ce motif est ainsi injustifié.

Une décision unilatérale

Avant toute décision liée à la hausse des tarifs, le cahier des charges des transporteurs leur impose d’informer les premiers responsables des transports auprès de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), suivi d’une discussion.

Mais selon une source auprès de la Direction de transport et mobilité urbaine (DTMU) de la CUA, aucune lettre officielle à ce sujet n’est encore parvenue jusqu’ici à la municipalité d’Anta­nanarivo. C’est une décision unilatérale.

« Au cas où l’UCTU ferait le forcing, des mesures drastiques seront prises pouvant aller jusqu’au retrait de la licence d’exploitation », avertit la DTMU. Autre vice de procédure, en principe, les porte-paroles de cette coopérative sont le président ou le vice-président. Mais ces derniers se sont éclipsés pour laisser d’autres personnes intervenir à leur place, lors de ce point de presse.

Sera R.

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