Non, ce n’est ni la devise des Jeux olympiques, ni d’ailleurs les paroles d’une série B française des années 90. C’est que la bêtise atteint ces derniers temps des sommets, notamment au cours du dernier examen officiel de l’enseignement secondaire. Entre les fuites de sujet d’une épreuve du Baccalauréat général et les confusions de sujets entre des centres d’examens de l’option technique, cela n’a véritablement pas été de tout repos pour les candidats. Tout simplement inadmissible.
De deux choses l’une : soit l’incompétence frise le summum au sein des entités organisatrices de ces examens, ou alors les partisans du régime en place ont raison, il y a des loups dans la bergerie. Et pour cause, deux anomalies et erreurs aussi grossières, il faut quand même le faire. Après l’épisode de la fuite – ces fuites qui, il faut quand même le noter, se multiplient ces dernières années – la vigilance devait être à son maximum. Eh bien non, si l’on en croit ceux qui pensent que c’est de la pure incompétence puisqu’on a encore trouvé le moyen d’intervertir les sujets. Mais au final, c’est trop gros… D’autant que les régimes ont beau avoir changé, ce sont les mêmes fonctionnaires de l’enseignement qui organisent le Bac depuis des années et des années. A croire donc que tout cela a été fait exprès, au grand dam des candidats malheureusement.
Dans tous les cas, l’opinion publique réclame des têtes et le clame haut et fort. Le chef de l’Etat lui-même avait d’ailleurs déjà abondé dans ce sens. Que l’on ne s’y trompe pas : contrairement à ce que pensent certaines personnes dont les convictions politiques priment sur tout le reste, les vrais coupables sont sans aucun doute ceux qui ont sorti les sujets avant l’heure. Tout autant que ceux qui ont contribué à les faire fuiter et les a partagés sur les réseaux sociaux, n’en déplaisent à une poignée de gens qui estiment qu’ils ne devraient pas être inquiétés. Une impunité pure et simple en somme. Et puis il y
a les responsables des retards, des tergiversations, de… l’inversion des sujets et fussent-ils hauts placés ou moins bien situés sur l’échelle de la hiérarchie, ils doivent être sanctionnés.
Injuste et injustifiée
Sans transition aucune, les transporteurs nationaux ont décidé une révision des tarifs ou, plus précisément, fixé de nouveaux tarifs saisonniers. Mesure quelque peu contradictoire en ce sens qu’elle risque de décourager, en cette période de grandes vacances, le tourisme local qui a tout de même maintenu le secteur à flot pendant la longue crise sanitaire. Mais, soit, on dira que la fréquence des voyages n’est pas journalière ni ne se répète à l’infini pour un vacancier.
Ne voilà-t-il pas que certains transporteurs urbains de la capitale ont annoncé unilatéralement une hausse des frais des taxi-be. Un projet d’augmentation d’emblée qualifié d’injuste et injustifié par toute la population dans un contexte où le portefeuille des ménages est déjà sous perfusion. Pour une famille même de taille moyenne, la cherté de la vie se ressentira encore plus. Il y a quelques années, certains ont pris l’habitude de prendre la population en otage en brandissant la menace d’augmenter les tarifs chaque fois que l’Etat peinait à payer les subventions. On se souviendra notamment que cette histoire de subvention, ainsi que la nécessité d’améliorer la qualité de services, avaient été invoquées par ces professionnels des transports pour motiver la nécessité de revoir les prix des tickets. Les tarifs ont augmenté mais les strapontins ont toujours été automatiquement déployés pour quelques ariary de plus, les surcharges et les “tapa-dalana” sont restés monnaie courante alors que les demi-tarifs ont été bannis. Jusqu’à maintenant.
Bref, aucun des arguments avancés par ces transporteurs ne trouvera grâce aux yeux des usagers d’autant plus qu’il n’y a pas eu de hausse des prix à la pompe, le motif généralement invoqué pour motiver une telle décision. Quand cela a été le cas l’année dernière, la révision à 600 ariary est passée crème. Et là, ils parlent non pas de 50, ni 100 mais de 200 ariary. A ce rythme, les taxi-be ne seront bientôt plus un moyen de transport pour le public. Quoi qu’il en soit, la démarche suscite des interrogations quand à sa réelle motivation. Si ce n’est entretenir voire embraser cette atmosphère sociale délétère alors qu’approchent les Jeux des îles et l’élection.
N.R.