Avec les moyens du bord

En période de va­cances, on connait les principales destinations des familles malgaches dont le budget affecté à ce sujet est généralement plus ou moins limité. Bien évidemment, Mahajanga et Toamasina arrivent en première liste par rapport à toutes les principales destinations qui existent. Et il n’est pas étonnant que ces deux villes soient littéralement envahies par les vacanciers en cette période.
Cependant, au sujet de ces principales destinations, ces derniers temps, un nouveau phénomène mérite
d’être souligné. L’île de Nosy-Be serait de­venue l’une des destinations les plus prisées par les touristes nationaux. Or, d’habitude, cette destination était plutôt réservée aux na­tionaux qui ont les moyens de faire face aux dépenses élevées pour un séjour dans l’île aux Parfums et évidemment aux touristes internationaux qui n’ont pas de souci à se faire à ce sujet.
Passer ses vacances à Nosy-Be a toujours été le rêve impossible de tout malgache moyen. Et les rares chanceux qui en ont eu l’occasion en ont gardé un souvenir inoubliable. D’aucuns ignorent qu’un séjour à Nosy-Be coûte très très cher. Aussi, face à ce phénomène d’arrivée massive de touristes na­tionaux dans l’île, on se demande si les Mal­ga­ches seraient devenus plus riches d’un coup.
Ce n’est certainement pas le cas puisque la Banque mondiale vient de publier récemment que Madagascar reste un pays à faible revenu si l’on tient compte du Revenu National Brut qui se situe à un peu moins de la moitié du seuil fixé par la banque. Comme ce revenu se base sur la somme des revenus des résidents sur l’année précédente, on peut donc dire que la grande majorité des Malgaches vivent encore dans la pauvreté.
Qu’est-ce qui expli­que alors cette montée en force de l’arrivée de touristes nationaux ? Tout d’abord, l’organisation sur la place du festival Somarôho y est certainement pour quel­que chose. Mais cela n’explique pas tout. Il y a d’autres facteurs à considérer. Comme tout ce beau monde n’est
pas venu par avion, forcément, c’est par voie terrestre combinée au trans­port maritime que les gens ont débarqué.
Cela signifie, tout au moins, que la route qui y mène est praticable tout aussi bien pour les voitures particulières les taxi-brousse. Autrement dit, la route a été réhabilitée. Et c’est déjà çà de gagné ! C’est le moyen d’y parvenir qui est le plus difficile car on peut dire que sur place, on trouvera toujours où se loger. D’autant plus que la population de Nosy -Bé est réputée pour sa convivialité.
Cela prouve que si toutes les routes de Ma­dagascar se trouvaient dans de meilleurs états, les Malgaches se déplaceront toujours de plus en plus quelles que soient les conditions difficiles de la vie. Ils arriveront à s’en sortir avec les moyens du bord.

Aimé Andrianina

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