Apparemment, l’ultimatum présidentiel adressé à qui de droit pour abolir définitivement le délestage, a fourni les effets escomptés. A l’évidence, les hauts responsables de la Jirama comme ceux du ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH) se sont démenés pour que « l’ordre » soit accompli, et les faits sont là. Les trois premiers jours après la date butoir se sont déroulés pratiquement sans délestage, du moins sur le réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). De quoi cependant mettre plus d’un dans la perplexité.
En effet, le fait que le délestage s’arrête comme par magie après échéance de l’ultimatum, incite à penser que le phénomène était donc tout à fait évitable, en dépit des circonstances indépendantes de la volonté de la société d’Etat et donc, des divers responsables qui se sont succédé. Mais que ces imprévues (genre étiage, vols de câbles, pannes de machines, etc.) apparaissent ou non, les gens ont finalement compris qu’il suffisait, du moins à en juger les initiatives récemment prises, d’approvisionner régulièrement la Jirama en fuel lourd, tout en ajoutant des barrages hydroélectriques, sans oublier les centrales solaires, et le tour est joué.
Le fait est que les abonnés de la Jirama ont désormais en tête l’idée comme quoi, la solution au délestage est déjà toute trouvée. Pour preuve, même en ces périodes d’étiage où les responsables ont jugé nécessaire de provoquer des pluies artificielles, il n’y a pas eu coupure d’électricité. D’ailleurs, s’il y en avait, les abonnés n’en auraient assurément pas fait d’histoire en attribuant le cas à des probables réparations d’ordre technique quelque part.
L’on s’attend par ailleurs à ce que les (derniers) responsables ne soient pas remerciés, vu qu’ils ont réalisé ce que leurs prédécesseurs n’ont pas réussi. A moins, bien entendu, qu’il ne s’agisse, cette fois encore, d’une mystification de leur part. Auquel cas, ce serait une autre paire de manches.
Elia R.