La transformation du cacao demeure une activité sous-développée à Madagascar, malgré la qualité du cacao malgache, reconnue au niveau mondial. Le Groupement des acteurs du cacao à Madagascar (GACM), encourage vivement l’industrie du cacao dans le pays, à saisir cette opportunité.
Au cours de la campagne 2022-2023, Madagascar a produit 17.000 tonnes de fèves de cacao dont l’intégralité des produits est destinée à l’exportation, selon les informations fournies par le GACM. Cependant, le constat est que la finalité de leurs activités consiste seulement à produire puis à exporter des matières premières. Alors que ce secteur offre des perspectives prometteuses dans le domaine de la transformation, comme le souligne Eric Ranaivosoa, président du GACM et administrateur du Conseil national du cacao (CNC).
Eric Ranaivosoa insiste sur la nécessité de miser davantage sur la transformation du cacao, pour accroître la valeur ajoutée de toute la filière. « Une évolution timide s’est néanmoins opérée au cours des cinq dernières années, marquée par l’implantation de cinq chocolateries à Madagascar, y compris la plus ancienne chocolaterie du pays qui se consacre désormais à la production, à la transformation et à l’exportation de produits finis », a-t-il avancé.
Dans la plupart des pays africains producteurs de cacao, l’industrie du cacao se lance aussi dans la transformation, tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun et le Nigeria. Certes l’Afrique contribue à hauteur de 71% de la production mondiale de cacao, mais seuls 4% sont transformés.
La nouvelle campagne a déjà débuté. A ce sujet, le GACM exprime des inquiétudes sur une possible baisse de la production de cacao, due à l’insuffisance des précipitations observée dans les zones de production, notamment dans le Nord du pays. Malgré tout, une tendance à la hausse a été constatée ces dernières années. Au cours de la campagne 2021-2022, la production s’élevait à 15.000 tonnes de fèves.
Le cacao malgache vendu à bas-prix
Le prix moyen de la tonne de cacao sur le marché international, est établi à 3.000 dollars. Néanmoins, Eric Ranaivosoa explique que certaines variétés peuvent atteindre des prix allant jusqu’à 5.000 dollars la tonne, tandis que d’autres peuvent se négocier à 2.500 dollars la tonne.
Pour le cacao en provenance de Madagascar, sa qualité a été maintenue au cours de la campagne 2022-2023, permettant au pays de conserver le label « cacao fin » décerné en juin précédent.
Toutefois, le président du GACM constate que les producteurs et exportateurs malgaches ne profitent pas pleinement de la valeur ajoutée de cette qualité. « Le cacao malgache est vendu à faible coût, alors que les consommateurs et utilisateurs finaux, dont 80% se trouvent en Europe,
l’achètent à un prix bien plus élevé. Cette situation découle en partie de la présence d’intermédiaires multiples sur le marché », selon Eric Ranaivosoa en soulignant la nécessité pour les acteurs du secteur d’investir dans la visibilité et de participer à diverses rencontres et salons.
Riana R.