A chaque rentrée scolaire, le ministère de l’Education nationale (Men) souligne régulièrement la gratuité des inscriptions au niveau des établissements scolaires publics. Sauf que la disposition crée toujours des controverses entre les directeurs d’école et les parents d’élèves, ces derniers devant impérativement s’acquitter de cotisations annuelles pour pouvoir inscrire leurs enfants.
Les inscriptions dans les Ecoles primaires publiques (EPP), les Collèges d’enseignement général (CEG) et les Lycées publics sont gratuites. Le Men vient de confirmer cette disposition hier, dans une note détaillant les consignes sur l’organisation et la préparation de l’année scolaire 2023-2024.
« Les charges liées aux droits d’inscriptions seront honorées par le ministère », précise la note. Toutefois, les directeurs d’écoles sont autorisés à solliciter les participations des parents d’élèves dans le fonctionnement de l’établissement suivant la note 2021/ 028/MEN/SG. Sur ce, les cotisations à honorer sont censées être fixées lors d’une réunion du Feffi (Farimbon’ezaka ho fahombiazan’ny fanabeazana eny ifotony), une structure qui se charge de la gestion de la finance et des équipements de l’école, et les parents d’élèves. Autrement dit, les parents devraient quand même prévoir une certaine somme d’argent pour inscrire leurs enfants dans les établissements publics, remettant ainsi en question le terme de « gratuité » véhiculé par le Men.
« Pour nous, la gratuité n’est pas encore pour demain, car nous devons encore nous acquitter d’un montant assez conséquent pour mettre nos enfants sur les bancs de l’école, alors qu’on nous parle de zéro frais d’inscription », regrettent quelques mères de familles scolarisant leurs enfants dans des écoles publiques. Les cotisations annuelles à payer au moment de l’inscription peuvent aller de 90.000 ariary à 150.000 ariary par élève dans les Lycées. Pour les CEG et EPP, les contributions sont fixées selon la situation de chaque établissement, entre 40.000 et 50.000 ariary pour les CEG, et entre 30.000 et 40.000 ariary pour les EPP.
Caisses écoles
Selon un directeur de CEG dans la capitale, « Le mot ‘’gratuité’’ constitue chaque année une source de discorde entre les responsables d’établissements et les parents d’élèves, dont une bonne partie refuse catégoriquement de payer quoi que ce soit à la rentrée, sous prétexte que le ministère a parlé de zéro frais d’inscription (…) Ils ne veulent rien savoir concernant les cotisations pour assurer le fonctionnement de l’école, sachant que le Men a déjà mis en place un fonds dénommé ‘Caisses écoles’ créé à cet effet (…) Le problème est que ces Caisses écoles sont loin d’être suffisantes en plus du fait que leur déblocage ne se fait jamais à temps ».
Les cotisations annuelles au niveau des établissements publics, sont censées servir à honorer les charges de l’école, notamment les subventions des enseignants Fram, les salaires des gardiens ainsi que pour se procurer du matériel pédagogique…
Par ailleurs, la note du Men précise aussi que les inscriptions aux examens officiels, à savoir le CEPE et le BEPC, sont également gratuites. L’application de cette disposition n’a jamais été effective, notamment pour les établissements privés où une somme d’argent est toujours réclamée aux candidats chaque année.
Rakoto