Une date presque oubliée, mais qui a pourtant marqué l’histoire politique du pays, le10 août 1991. Ce jour-là, la coalition des opposants regroupés au sein des Forces vives, communément appelé les « Hery velona », avait entamé une marche vers le palais présidentiel à Iavoloha, après des semaines de manifestation qui avaient paralysé le pays. A l’époque, un vent de contestation soufflait de nombreux pays du monde. Mais la marche a abouti à une répression musclée ayant fait des centaines de morts et blessés.
Cet événement n’a pas été le dernier. D’autres manifestations sanglantes de ce genre, ont eu lieu. C’était le cas en 2002, en 2009 et cela a même failli se reproduire en 2018. Heureusement que l’initiative prise par la Haute cour constitutionnelle (HCC) a permis d’éviter le pire. Toutefois, le pays n’est pas totalement à l’abri des chaos car même aujourd’hui, des individus ayant vécu ces moments dont certains sont même parvenus au pouvoir, n’ont pas encore retenu la leçon et semblent même vouloir reproduire le même scénario actuellement.
La population quant à elle, a déjà bien appris la leçon car au fond, c’est elle la principale victime. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne s’est plus laissé embarquer dans une aventure politique dont on connait la suite. C’était le cas en 2018. Conscients de l’importance de la stabilité politique dans un contexte électoral, les Malagasy n’attendent plus qu’une chose : se rendre aux urnes le moment venu. L’élection demeure d’ailleurs l’unique voie démocratique pour la population qui aura une occasion d’exprimer directement son opinion.
Tsilaviny Randriamanga