Invité lors d’une émission spéciale, l’homme d’affaires, Mamy Ravatomanga, s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité socioéconomique et politique, hier. A cette occasion, il a réaffirmé son soutien au président de la République, Andry Rajoelina.
Sans détour. Mamy Ravatomanga a passé en revue les domaines d’intervention du groupe Sodiat, le contexte politique sans oublier ses relations avec le chef de l’Etat et son poste de consul honoraire de la Côte d’Ivoire. Autant de sujets auxquels le numéro Un du groupe Sodiat, Mamy Ravatomanga est intervenu sans ambages hier dans la soirée durant deux heures et demi, face à trois journalistes des médias privés de la capitale.
L’occasion pour lui de démentir toutes les supputations qui circulent dans les milieux sociopolitiques, notamment par rapport à ses éventuelles frictions avec le chef de l’Etat et aux rumeurs sur sa candidature à la prochaine présidentielle.
« Faire passer l’intérêt du pays et non des intérêts personnels, telle est ma conviction. Il faut que nous soyons objectifs dans notre analyse», a-t-il souligné, tout en sollicitant la candidature du président de la République à sa propre succession, « parce qu’il a beaucoup œuvré pour le pays ».
Et pour défendre les acquis du président, il a souligné qu’il faut également analyser la conjoncture économique sur le plan international et voir ce que le pays a traversé ces cinq dernières années.
« Je le soutiens à 100% car il montre de la bomme volonté et de l’amour envers son pays », a-t-il poursuivi, mettant ainsi fin aux spéculations liées à son éventuelle candidature.
« Je vous ai déjà dit que je suis un entrepreneur depuis 1990. Je porte mes collaborateurs sur mes épaules, mon ambition est de doubler le nombre de mes collaborateurs. C’est l’ambition des hommes d’affaires, laissons la question politique aux politiciens », a-t-il déclaré.
Intérêt personnel
Selon lui, s’il pensait à ses intérêts personnels, alors il se serait porté candidat. « Avant cette émission, beaucoup de personnes m’ont sollicité et je reçois de nombreux messages, mais il faut penser à l’intérêt du pays », a-t-il exposé, tout en indiquant qu’il est impossible de tout réaliser en cinq ans en faisant notamment référence au Rwanda et à la Côte d’Ivoire. « Le président du Rwanda effectue actuellement son troisième mandat. C’est un pays qui a réussi à se relever après un génocide. La Côte d’Ivoire est aussi passée par une crise, mais la stabilité politique qui prévaut dans ce pays, entraîne la stabilité économique », a-t-il poursuivi.
Sur le plan des affaires, d’autres sujets tels que la situation du groupe Sodiat et de ses branches, ont été aussi évoqués, notamment l’existence d’un monopole auprès de la douane de Toamasina ou encore de l’Aviation civile. Sur ce point, il a balayé d’un revers de main ces rumeurs en notant qu’il existe des règles à respecter dans ces domaines.
Situation de la vanille
S’agissant de la vanille, l’opérateur économique a rappelé qu’auparavant, les cours étaient élevés, mais par contre le rapatriement de devises faisait défaut. Et cela a sérieusement impacté la balance commerciale et le cours de la monnaie nationale. Il a ainsi regretté l’ingérene des acteurs politiques dans le secteur.
Selon ses explications, depuis quelques années, le CNV dont il fait partie, a voulu encadrer les pratiques, notamment en matière de normes, certifications et du prix planché auprès des producteurs. Sauf que quelques politiciens et quelques entreprises habituées de passe-droits, ont fait pression et influencé les gens, demandant la libéralisation, la simplification de délivrance d’agréments… Quelques mois après la décision prise par l’Etat en la matière, suite à la demande de la population, les planteurs locaux restent dans l’expectative.
Actuellement le prix de la vanille est bradé jusqu’à 3.000 ariary et à vrai dire, il n’y a pas d’acheteurs. « Cette situation est prévisible. Le CNV n’est pas responsable de l’échec. Il s’agit d’une décision prise suite à des pressions faites par des acteurs politiques et quelques personnes habituées au laisser-aller. Cette filière court à sa disparition », a-t-il regretté.
J.P