Les trafics de ressources naturelles se poursuivent sans relâche à Madagascar. Rien n’est épargné par ces trafics. Parmi les plus connus et qui ont défrayé la chronique, on peut citer les trafics d’or et de pierres précieuses. Mais ces trafics ne s’arrêtent pas là.
On peut encore ajouter ceux des tortues, de bois précieux …. Tout dernièrement, ce sont les baobabs nains qui ont fait l’objet de ces trafics. C’est pour ainsi dire que les trafiquants trouvent toujours sur quoi se rabattre pour exercer leurs exploitations illicites. Ce ne sont là que quelques espèces rares mais la liste est longue.
En matière d’infractions et crimes environnementaux, ce ne sont pas seulement les étrangers qui en sont les auteurs. Le moins que l’on puisse dire est que sans la complicité de quelques nationaux, ces trafics ne seraient pas possibles pour les étrangers. Quoi qu’il en soit, les nationaux participent également à ce pillage des ressources naturelles de manière directe. Et on s’étonne toujours qu’il ait été possible de monter un trafic de bois en provenance du corridor forestier de Zahamena et que les produits de ce trafic aient été stockés à Morarano gare dans la région Alaotra Mangoro.
Sans aucun doute, ces réserves naturelles bénéficient d’une certaine protection. Pour cette raison, on ne peut que soupçonner l’existence d’un véritable réseau de trafiquants qui arrive à soudoyer certaines autorités locales et même des autorités de niveau supérieur. Le ministère de l’Environnement et du développement durable (MEDD), premier responsable de ces sites, aura fort à faire pour lutter contre exploitations illicites. Et qu’il le veuille ou non, toute défaillance de sa part dans cette lutte sera interprétée comme étant une complicité passive favorisant la perpétuation de ces trafics.
Pour leur part, les villageois qui habitent à proximité de ces réserves naturelles sont les premières victimes de l’exploitation illicite de leurs forêts, ces forêts sont leurs premiers atouts : bois de chauffe … Par ailleurs, la déforestation soutenue dans ces localités suite à l’exploitation sauvage des forêts entraîne un changement climatique qui leur est fortement préjudiciable. Ces villageois sont bien conscients de ce phénomène. Et il est tout à fait logique qu’ils travaillent de concert avec les responsables de l’administration en dénonçant ces trafics.
Mais pour que cette collaboration soit bien efficace, ils ont besoin de protection face aux menaces des trafiquants qui, bien souvent, ont le bras long. Et ce sont ces menaces qui provoquent une certaine réticence de la part des villageois pour dénoncer les différents trafics qui existent au niveau de leur territoire respective. Or, d’aucuns ignorent que la lutte contre tous ces trafics ne portera ses fruits que si les informations ne viennent pas de la source.
Aimé Andrianina