Madagascar possède d’énormes potentialités en matière d’agriculture. Mais comme de nombreux autres produits agricoles (riz, …) la production nationale de maïs n’arrive pas à satisfaire la demande. En conséquence, il est primordial pour certains secteurs d’activité (filière aviaire et l’élevage en général) qu’on procède à l’importation d’une quantité très importante de maïs.
Par ailleurs, le maïs constitue une base de l’alimentation de la population dans certaines régions du pays, en particulier, dans les régions qui sont frappées par la famine. Pour ces raisons, la demande enregistre une constante progression. Mais le fait est là, le produit manque et il faudra compenser le gap par le biais des importations.
Pourtant le maïs peut pousser dans n’importe quelle région de Madagascar ce qui devrait faciliter sa culture. D’autant plus que c’est une culture à cycle court, autrement dit, on n’a pas à attendre longtemps dans le cycle de production. Mais le constat est irréfutable : cette pénurie s’explique par le fait que la production nationale de maïs a été réduite de moitié en l’espace de 10 ans.
Il faudra très vite trouver les raisons qui expliquent ce phénomène. On ne peut pas se satisfaire de la politique adoptée actuellement. Les importations ne constituent pas une solution à long terme car cela aura des conséquences fortement négatives sur d’autres secteurs de l’économie nationale. Effectivement, les importations massives de maïs auront des répercussions sur la monnaie nationale.
La première conclusion qu’on peut avancer est que les paysans produisent moins de maïs. Et comme le rendement à l’échelle nationale reste toujours faible (1t/ha) alors que la demande augmente, il n’est pas étonnant que l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande. Avec la hausse continue du prix des intrants, les paysans ne peuvent plus y accéder, d’où ce rendement faible.
On peut aussi penser que les paysans abandonnent petit à petit la culture du maïs du fait des ravages causés par la chenille légionnaire. Et jusqu’à ce jour, aucune solution définitive n’est avancée pour lutter contre ce fléau. D’où le découragement des paysans et l’abandon de cette culture. L’insécurité rurale joue également un grand rôle.
Outre les vols sur pied (à cause de la pauvreté et de la famine), si les paysans réalisent une excellente production, cela attire l’attention des dahalo qui ne manquent pas de s’attaquer directement à eux. Autrement dit, beaucoup reste à faire pour les responsables de l’agriculture (améliorer les techniques de production, appuyer les agriculteurs pour faciliter l’accès aux intrants et à des semences améliorées…) pour stimuler la production nationale de maïs. Mais avant tout, il faut assurer la sécurité rurale.
Aimé Andrianina