Le débat sur la candidature unique de l’opposition à l’élection présidentielle n’est plus d’actualité. Chacun joue maintenant sa partition et avance ses pions sur l’échiquier en faisant cavalier seul.
A trois mois de l’élection présidentielle et quelques jours du dépôt officiel des candidatures, l’opposition avance en ordre dispersé. Malgré un appel à l’alliance, elle n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un nom candidat unique. Désormais, à chacun son chemin et rendez-vous dans les urnes.
Tel est le cas du Marc Ravalomanana du « Tiako i Madagasikara » (TIM) qui a été le premier à annoncer sa candidature, sans avoir obtenu le soutien à l’unanimité des partis de l’opposition. L’ancien président n’a jamais caché son souhait d’être le chef de file l’opposition, mais visiblement, il a eu du mal à se faire une place de leader au sein de la plateforme du RMDM.
Toujours est-il que cette formation doit faire face à l’un de ses caciques, en la personne de Tahina Razafinjoelina. L’intrusion de ce dernier dans l’arène politique pourrait en effet influencer la position des partisans des « Zanak’i Dada » qui assistent à l’émergence d’une nouvelle figure.
L’ancien candidat à la magistrature suprême et ancien ministre du régime « Hery vaovaon’i Madagasikara » (HVM), Roland Ratsiraka, a aussi emboîté le pas à ses concurrents en annonçant, sur les réseaux sociaux, sa volonté de briguer une nouvelle fois la magistrature suprême. Il en est de même du « Malagasy miara-miainga » (MMM) qui fait également cavalier seul également. Cette formation, qui ne fait pas partie de la plateforme de l’opposition, se montrait quand même très critique envers le gouvernement actuel et l’entité chargée du processus électoral.
Pour l’Arema, si la fille aînée de la figure historique du parti, Sophie Ratsiraka, fait partie du gouvernement, sa sœur cadette préfère suivre les traces de son père en se portant candidate à la présidentielle. De son côté, l’initiateur du « Mihava tour », le député Siteny Randrianasoloniaiko, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles, va certainement officialiser sa candidature dans les prochains jours à Toliara qui vient d’adouber l’actuel chef de l’Etat lors de son récent déplacement.
Seul le parti HVM reste jusqu’ici indécis alors que le numéro un de cette formation, l’ancien président Hery Rajaonarimampiainina, se lance aussi dans la précampagne sans dévoiler réellement ses intentions. Après sa défaite à la présidentielle de 2018, le HVM peine à sortir de l’ombre. Dernièrement, il s’est trouvé dans la Sava.
En tout cas, ce n’est pas la première fois que l’opposition ne parvient pas à rassembler ses troupes. L’ab-sence de représentant de l’opposition au sein du bureau permanent de l’Assemblée nationale illustre bien cette fébrilité de l’opposition.
J.P
French