La capitale est plongée dans l’ambiance particulière des Jeux des îles de l’océan Indien depuis quelques jours. Avec un début, certes, endeuillé par une bousculade meurtrière qui laisse planer quelques interrogations auquels la réponse change au gré des positionnements politiques. Comme à peu près tout, d’ailleurs, en cette période préélectorale. Pour les détracteurs du régime, pour qu’un tel drame soit survenu, c’est que l’organisation a failli quelque part. Langage somme toute normal dira-t-on puisqu’il faut bien des arguments pour écorner l’image du pouvoir en place. Du véritable pain béni.
Sur les réseaux sociaux, les langues se sont déliées quelques heures et jours après, parlant d’une horde de gens qui ont fait le forcing pour accéder au site de la cérémonie d’ouverture. Qui était-ce ? Etait-ce spontané, prémédité ou commandité ? Les éléments des forces de l’ordre disent avoir ouvert une enquête qui, seule, pourra faire la lumière sur les événements. Dans tous les cas, beaucoup aimeraient connaître le fin mot de l’histoire, des gens ayant perdu la vie et d’autres été blessés dans ce plus que malheureux épisode.
A propos d’organisation, non pas qu’il faille se contenter de peu ou faire le minimum possible mais on se rappellera que la Grande île a pris la balle au bond dans l’organisation de ces 11èmes Jeux initialement prévus aux Maldives. Envers et contre le Covid-19. Jusqu’à présent, les compétitions se déroulent sans accroc majeur et les autres nations font plus preuve de compréhension que certains Malgaches eux-mêmes par rapport à certaines imperfections. Ce n’est certainement pas pire que ce qui se passe ailleurs dans d’autres compétitions mais certains nationaux se plaisent à dénigrer ces Jeux… parce qu’ils n’aiment pas ceux qui gouvernent le pays. Nul n’y est peut-être vraiment pas prophète…
Gagnants
Sur le(s) terrain(s), les compétitions sportives battent donc leur plein depuis quelques jours sur les sites prévus à cet effet. A ce propos, le domaine des infrastructures fait partie des grands gagnants d’un tel événement. Au-delà de promouvoir le sport au niveau national, le programme de construction d’infrastructures sportives de l’actuel régime trouve notamment son utilité dans l’accueil de manifestations de ce genre. On a d’ailleurs notamment vite oublié que les installations sportives ont été plus que salvatrices tout au long des deux vagues du Covid qu’a essuyées le pays lorsqu’elles sont devenues des centres d’accueil et de traitement des malades. Et quand, d’un côté, l’on se dit aussi féru de football et de l’équipe nationale, ou de sport en général, et que de l’autre on dénonce la construction de ces stades, on voit mal où se situe la logique dans tout cela. Le tourisme, l’hôtellerie ou encore le commerce trouvent également, du moins en principe, leur compte dans tout cela, sans oublier que même les travaux de réhabilitation de certains axes routiers s’en sont trouvés accélérés… Bref, n’en déplaise aux blasés et autres contradicteurs patentés, ces jeux trouvent grâce aux yeux des sportifs et athlètes, un pan de l’économie, ainsi qu’une partie de la population. Ne pas y adhérer est une chose, déverser des commentaires négatifs voire haineux à longueur de journée sur son propre pays – car il s’agit bien de cela dès lors que l’on a affaire à un évènement d’une dimension régionale ou internationale – en est une autre. Mais l’opinion est libre, l’expression également. En attendant, quoi qu’on en dise, les délégations des autres îles sont venues, elles sont là et ont ainsi décidé d’adouber l’organisation malgache. Que la course aux médailles continue.
N.R.
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