Nouvelle réglementation de l’UE: plus de 30% de la vanille malgache menacés d’embargo

La nouvelle réglementation de l’Union européenne limitant à 0,02 mg par kilo le taux de nicotine dans la vanille, risque d’affecter plus de 30% de la production malgache.

L’Union européenne (UE) a modifié des limites maximales de résidus dont la nico­tine, dans plusieurs denrées alimentaires parmi lesquelles la vanille, principal produit agricole pourvoyeur de devises pour Madagascar. De 0,3 mg par kilo auparavant, ce seuil ne devra plus dé­passer les 0,02 mg à partir du 14 septembre 2023.
Interviewé récemment par l’Agence Ecofin, le président du Groupement des exportateurs de va­nille de Madagascar (GEVM), Georges Geeraerts, a indiqué que « la nouvelle me­sure de l’Union européenne sur les limites maximales résiduelles (LMR) de nico­tine dans la vanille risque d’affecter plus de 30% de la production malgache de la gousse ».
La présence de résidus de nicotine dans la vanille malgache reste à confirmer. « Soit c’est une pré­sence naturelle comme dans certains végétaux, soit c’est une contamination environnementale ou une contamination humaine », explique l’opérateur.

80% de la production mondiale

Le pays fournit pourtant 80% des gousses con­sommées dans le monde. Et l’épice emblématique de Madagascar représente un quart des exportations du pays et environ 5% de son PIB, en plus d’être l’une de ses principales sources de devises étrangères.
En 2018, Madagascar a exporté 1.879 tonnes de vanille, alors que la de­mande mondiale a atteint 6.736 tonnes. En 2019, cette demande mondiale a augmenté de 7% (7.211 tonnes) par rapport à l’année précédente, mais l’offre de Madagascar a été de 1.453 tonnes, soit une baisse de 22% par rapport à 2018.
Puis en 2021, la demande mondiale a diminué de 19%, alors que la quantité offerte par Madagascar a augmenté de 51% (2.534 tonnes). En 2022 Mada­gas­car a exporté 2.268 tonnes de vanille.
Pour la campagne 2021-2022, la filière vanille a gé­néré 590 millions de dollars en termes de rentrée de devises. 2.630 tonnes de vanille de Mada­gas­car ont été exportées durant cette campagne.
Madagascar qui de­meure le premier producteur mondial, doit donc rapidement trouver des solutions pour préserver l’avenir de la filière. L’Exé­cutif a indiqué avoir mis en place une « force opérationnelle », composée du ministère du Commerce, de celui de l’Agriculture et du ministère des Af­faires étrangères, pour entamer des pourparlers avec la Commission européenne et demander à ce que cette mesure ne soit pas appliquée.

Arh.

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