Tel que l’encyclopédie Wikipédia le définit, la «franchise universitaire» est le terme qui désigne le statut dont bénéficient en France les universités et selon lequel, les forces de l’ordre ne peuvent y intervenir sans leur accord. La plupart, sinon toutes les universités à travers le monde, suivent à la lettre le concept en n’y voyant pas d’inconvénient, et Madagascar n’en fait pas exception, bien évidemment.
N’empêche que les récentes interventions musclées des militaires à l’université d’Ankatso ont pour beaucoup indigné plus d’un observateur. Certes, la franchise a été levée par les responsables universitaires, quand les grévistes sont sortis de leur « territoire » pour manifester leur mécontentement dans la rue. Ce qui est en soi une infraction passible de sanction selon les lois en vigueur, d’autant que les manifestants se sont mis à brûler les broussailles dans l’enceinte de l’université, tout en provoquant les forces de l’ordre par des jets de pierre.
Cependant, tel que les gens le conçoivent, les militaires auraient dû se limiter à remettre les étudiants là où ils devaient être, c’est-à-dire dans l’enceinte de l’université, et éventuellement d’éteindre le feu. Sur ce dernier point, il n’y a rien de mal à ce qu’ils interviennent, quitte à utiliser leur pouvoir dissuasif. Mais, là où les gens se sentent indignés, c’est la façon pour les intervenants d’interpeller des manifestants «maigrelets» par rapport à leur gabarit. D’ailleurs, en plus d’être armés, ils ont utilisé à souhait leur pouvoir dissuasif, s’en prenant à 4, 6, ou 8 contre un, pour reprendre un peu le jargon des turfistes.
Cela dit, les «indignés» se posent une question, par rapport toujours à cette agression musclée faite par les forces de l’ordre. Vu que les étudiants ont été attaqués «chez eux», la charge dont ils ont été victimes ne reflète-elle pas, quelque part, une forme de violation de domicile ?
Elia R.