Œuvrant principalement dans la création et de la confection vestimentaire, à laquelle, au fur et à mesure, se sont ajoutés les accessoires avec la collaboration d’associations d’artisans, l’entreprise Kamira a été officiellement enregistrée en 2009. Elle a été fondée par Karine Rabarijohn.
“J’ai créé Kamira parce que le domaine de la création me passionne et l’idée de pouvoir allier passion et profession m’a poussée vers le chemin de l’entrepreneuriat dans le domaine de l’habillement et des accessoires”, relate la gérante et fondatrice.
Karine a suivi une formation de deux ans via le CBI (Centre for the Promotion of Imports from developing countries). C’est une agence du ministère néerlandais des affaires étrangères qui contribue au développement économique durable des pays en développement grâce à l’expansion des exportations. Cette formation qu’elle a suivie en 2012-2013 consistait à promouvoir le développement des affaires et programme de coaching à l’exportation, incluant des modules sur le design.
Juste avant, c’est-à-dire en 2010, elle s’est formée à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo avec un designer qui était de passage à Madagascar. La formation portait sur le design et a abordé des thématiques diverses comme l’environnement, les produits- l’artisanat, la mode, le graphisme ainsi que la création contemporaine.
Dès 2008, Karine Rabarijohn participe au programme Madacraft Antananarivo, financé par l’union européenne et avait pour objectif la formation technique de l’artisanat malgache via le design sur les modules prototypage, production, gestion et commercialisation.
Pour en revenir aux activités de Kamira, l’entreprise a deux cibles : les particuliers, pour le sur-mesure et les entreprises pour les tenues de travail et tout article ayant un support textile. “Concernant les matières premières, on se fournit auprès de fournisseurs locaux. Bien que nous travaillions beaucoup sur des matières importées, on encourage nos clients à favoriser les matières locales”, poursuit la fondatrice et gérante. “Les difficultés dans le domaine de la création vestimentaire à Madagascar reste très certainement la réticence de la majeure partie de la communauté à le voir comme un mode de vie à adopter, au-delà des simples shows lors de soirées. On constate aussi un manque de mobilisation et peut-être d’engagement également afin de porter haut la mode malgache au-delà des frontières. Les démarches se font de manière individuelle et de ce fait n’impactent pas de manière conséquente au niveau national. Cependant, il faut souligner l’existence d’un certain nombre d’initiatives locales qui tendent à promouvoir les jeunes designers à travers des concours, des expositions, des shows spécifiques, des ateliers… notamment, la mise en place de cursus de formations en design, qui n’existait pas il y a quelques années encore”.
Côté marketing, Kamira est très discret sur les réseaux sociaux. Elle participe fréquemment aux salons et aux événements dédiés au secteur tel que le salon de la mode de Mayotte, Origine Africa, la Foire Internationale de Madagascar, sans oublier les activités des ambassades ou consulats malgaches à l’extérieur. Le principal moyen pour l’entreprise pour se faire connaître reste le bouche à oreille.
“C’est rentable tant qu’on y met l’énergie nécessaire. Il faut surtout aimer ce que l’on fait, cela permet de mieux surmonter les périodes difficiles. Nous travaillons au mieux pour répondre aux exigences de nos clients et nous essayons au maximum de promouvoir le savoir-faire malgache”.
Tiana R.
Karine Rabarijohn est également la présidente nationale de la JCI Madagascar. Elle figure parmi les 11 lauréates du Outstanding Global Women Awards ou “Prix femmes remarquables du monde”, ont créés le 8 mars 2021 par la présidente nationale de la JCI Canada, Yvette Ashiri, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. L’objectif est de célébrer mais surtout de reconnaître les travaux et les réalisations des dirigeantes de la JCI qui s’engagent de manière exceptionnelle envers leur communauté et dans leur organisation locale ou nationale, pour l’avancement des droits des femmes, de l’inclusion et de l’égalité, et qui font preuve d’un leadership exceptionnel avec un niveau de dévouement qui dépasse les attentes. La JCI est présente sur près de 120 pays dans le monde, depuis sa création, ce programme a récompensé 35 femmes issues de 26 pays de 4 continents différents. Le jury est composé de membres du conseil exécutif de la JCI Canada.