En ce début du mois de septembre, il commence déjà à faire chaud sur les hautes terres. Pourtant en cette période, il devrait encore faire un peu frisquet. Dans la capitale, point n’est plus besoin de se fagoter avec des vêtements chauds. Sortir en bras de chemise ou bien porter simplement un tee-shirt suffit bien pour la circonstance.
Cette hausse précoce de la température n’augure rien de bon.
Il va faire chaud, voire très chaud alors que
la pluie sera encore absente pour un temps relativement long. L’exemple de l’île voisine Mayotte où le rationnement de l’eau est appliqué, faute de pluie, doit nous servir d’avertissement.
C’est la période de tous les dangers en matière de feux de brousse ou de forêt. La végétation asséchée est une proie facile pour les flammes. La moindre allumette craquée peut déclencher un véritable désastre. Des centaines, voire des milliers d’hectares de forêts partent en fumée.
Si l’on tient compte de la situation dans le passé en termes de feux de brousse et de forêt, le bilan est effarant. Par exemple, rien que dans la région Boeny, en 2022, la superficie partie en fumée a atteint 322.696 hectares. Et il faut noter que les chiffres enregistrent une évolution à la hausse continue.
Cela s’explique en partie par le fait que les Malgaches n’ont pas encore bénéficié d’une éducation environnementale suffisante leur permettant de se soucier de l’importance de la sauvegarde de l’environnement. Certes, cela entre petit à petit dans l’esprit des Malgaches. Mais les dégâts sont plus importants et plus rapides que la conscientisation.
Il faut que chacun prenne conscience que la moindre négligence peut avoir des conséquences très graves. Par exemple, un tesson de bouteille oubliée par des piqueniqueurs en cette saison sèche peut jouer le rôle d’une loupe et provoquer un feu de brousse ou de forêt qui sera difficile à maîtriser vue les moyens de lutte disponibles.
Partout dans le monde, le phénomène de réchauffement climatique est ressenti et cela se manifeste sous la forme soit d’inondations ou d’incendies. Alors, il faudra déployer tous les moyens requis. Encore faut-il que ces moyens soient suffisants et efficaces. Dans la négative, il faudra renforcer tous les moyens de lutte contre les incendies de brousse ou de forêt.
Tant qu’à faire, pourquoi ne pas se doter d’un Canadair ? Ce serait, à terme, un gros investissement mille fois plus bénéfique pour le pays comparé à d’autres projets de construction d’infrastructure. Cet investissement doit figurer parmi les priorités du pays pour qu’il ne soit plus dénommé l’île rouge. Mieux vaut prévenir que guérir.
Aimé Andrianina