De qui se moque-t-on ?

Les salons destinés aux nouveaux bacheliers se succèdent et ils ne se ressemblent pas. Ils sont organisés pour orienter les futurs étudiants dans leur choix respectif en ce qui con­cerne les études supérieures qu’ils vont pour­suivre. Autrement dit, ces salons devraient leur permettre de faire le bon choix dans leur carrière à venir.
Et compte tenu des places plus que limitées dans les universités publiques, les universités privées se ré­galent. Et c’est pourquoi ces universités privées poussent com­me des champignons quoiqu’un grand nombre d’entre elles présen­te un déficit au niveau de la qualité de l’enseig­nement dispensé. Pas toutes évidemment, mais certaines ne méritent pas de porter le nom d’université.

Mais aujourd’hui, la principale question qui se pose porte sur l’opportunité d’organiser un tel salon dans l’enceinte de l’Université d’Anta­na­narivo. Est-ce bien approprié ? D’aucuns ignorent que l’université d’Antananarivo se trouve toujours dans la situation d’une « université morte » conséquemment à la grève du Seces. Toutes les facultés sont fermées, donc il n’y a pas de cours.

L’organisation d’un salon de l’étudiant à An­katso en pleine période d’« université morte » défie toute logique car avant même qu’ils entament les premiers pas dans une démarche d’accès à l’université publi­que, les étudiants sont confrontés aux problèmes auxquels ils vont avoir droit: pas d’enseignement, échauffourées avec les forces de l’ordre…

Au fait, il serait intéressant de déterminer le nombre de mois que dure une année universitaire. Il ne s’agit pas uniquement de l’université d’Ankatso. Toutes les universités publiques de Madagascar sont sujettes à ces grèves. De ce fait, il est certain qu’une année universitaire dans une université publique malgache dépasse largement les 12 mois.

Et dire que cette si­tuation existe depuis
des décennies. Chaque année, il est rare qu’on n’entende pas parler de grève dans telle ou telle université publique. Ce ne sont pas les étudiants qui ne veulent pas étudier. Mais les grèves se répètent parce que soit les étudiants, les enseignants ou le personnel administratif ont décidé le blocage du fonctionnement de l’université suite à des revendications insatisfaites.

C’est ce qui attend les futurs étudiants. Bien sûr, cela n’annonce rien de bon pour eux. Tou­jours est-il qu’en tout état de cause, ce sont les étudiants qui sont finalement les grands perdants. Mais tout au moins, ils seront avertis préalablement de ce qui les attend. Le choix leurs appartient maintenant et qu’ils se demandent : De qui se moque-ton ?

Aimé Andrianina

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