Ces derniers temps, au moins chaque semaine, il se produit des incendies partout à Madagascar. Il arrive qu’un village tout entier soit détruit par le feu. En cette période sèche, l’élément de la nature dont on a le plus à craindre est le feu. La chaleur, la sécheresse, le vent…, tous ces éléments favorisent les incendies, voire, les amplifient même.
Cette fois-ci, c’est Vohipeno dans le Sud-Est du pays qui en a été la victime. Le bilan est lourd : Pas moins de 60 maisons d’habitation ont été calcinées et le nombre de sinistrés s’élève à des centaines d’individus. En quelques minutes, tout ce que ces gens ont amassé durant toute leur vie s’est envolé en fumée. Et encore, on en a vu pire.
Un incendie de ce type est catastrophique parce que des fois, on enregistre des pertes humaines causées soit par asphyxie par la fumée soit par la vaine tentative des victimes de sauver le peu de biens qui peut l’être encore. Bien trop souvent, à l’origine de ces incidents on constate toujours de la négligence, quoiqu’un acte de pyromanie ne soit pas totalement à écarter.
Quoi qu’il en soit, les causes d’un incendie peuvent être multiples. Les plus fréquentes viennent d’un foyer pas bien éteint, une bougie allumée près d’un produit inflammable, un court-circuit… . Cette dernière cause est bien rare dans la mesure où l’électrification rurale est bien peu encore développée. Autrement dit, on peut dire qu’à chaque fois, il y a toujours une part de négligence.
Le fait que dans la fabrication des maisons d’habitation, notamment en milieu rural, les matériaux utilisés sont couramment et facilement consumés par le feu (bois, falafa…). Ce qui explique qu’à chaque fois qu’il y a un incendie, les dégâts causés par le feu sont énormes. Par ailleurs, il est à déplorer que trop souvent, il n’existe pas de services publics dédiés à la lutte contre les incendies (service de pompier).
Pour cette raison, la population doit lutter contre le feu par ses propres moyens. Heureusement encore que tout le monde est obligé de se donner la main, car autrement c’est tout le village qui risque d’être réduit en cendres. Evidemment, le combat est inégal et on sait d’avance qui sortira vainqueur finalement.
Il ne s’agit plus seulement de feux de brousse ou de forêts. Des fois, c’est tout un village qui est carbonisé en quelques heures. Et en cette période, le risque que cela survienne est grand. On ne peut pas espérer que ces feux s’éteignent naturellement car la saison des pluies n’est pas encore pour demain. Avec tous ces feux, la question qui se pose est : Madagascar brûle-t-il ?
Aimé Andrianina