La renonciation du président du Sénat, Herimanana Razafimahefa, à l’intérim de la Présidence, a suscité de nombreuses discussions au sein de la classe politique et des citoyens. Pour la Haute cour constitutionnelle (HCC), sa décision a été prise dans l’intérêt du pays.
«Nous n’allons pas entrer dans les détails sur les raisons personnelles qui ont poussé le président du Sénat à renoncer à ce poste, mais la Constitution ne peut forcer quelqu’un qui a déjà renoncé à son poste», a indiqué, hier à Alarobia, le président de la HCC, Florent Rakotoarisoa, devant tous les candidats à l’élection de novembre, durant le tirage au sort de la Ceni. «Il s’agit d’une importante responsabilité qu’il ne semble pas en mesure d’assurer. Imaginons que sa lettre de renonciation a été rejetée, qu’en adviendrait-il du pays ?», s’est-il interrogé.
Pour l’ancien président et non moins candidat à la présidentielle, Andry Rajoelina, la décision du président du Sénat est empreint d’une grande sagesse. «Je ne vois rien de mal à cela. Il m’a appelé pour m’informer de sa décision et j’ai accepté», a expliqué Andry Rajoelina. Pour lui, un gouvernement collégial ne pourrait qu’être bénéfique pour le pays. «Je n’ai pas changé de Premier ministre depuis 5 ans. Cela signifie que l’actuel chef du gouvernement est compétent dans la gestion des affaires du pays», a-t-il poursuivi.
Cependant, cette décision ne ravit pas à l’ancien président Marc Ravalomanana qui y voit d’un mauvais œil. Pour lui, il s’agit d’un «coup d’Etat institutionnel». Il s’est d’ailleurs précipité pour sortir de la salle et ne plus assister aux discussions. «On ne peut pas déroger à la Constitution. Quand on est président du Sénat, on devrait s’attendre à de telles responsabilités», a-t-il soutenu. «Nous verrons la suite», a-t-il conclu.
T.N