Gestion des bois précieux: pour un système de traçabilité et de contrôle efficace

Le projet « Gestion durable des bois précieux Dalbergia et Diospyros de Madagascar, appui scientifique à la mise en œuvre du plan d’action de la Cites (G3D) » a identifié 55 espèces de grands arbres de Dalbergia (palissandre et bois de rose) et 88 espèces de Diospyros (bois d’ébène). Madagascar devra disposer d’un système de traçabilité pour d’éventuelles exploitations et déblocage des stocks.

Le projet G3D prend fin ce mois de septembre 2023 après quatre années de mise en œuvre. La réunion de restitution finale y afférente s’est tenue hier à l’université d’Antananarivo. Ces espèces de bois précieux sont inscrites depuis 2013 dans l’annexe II de la Con­vention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Ci­tes). D’après le Pr. Tendro Radanielina, coordinateur du projet G3D, « 94% des 32 espèces de Dalbergia et 52% des 83 espèces de Diospyros évaluées sont menacées ».
Une deuxième phase du projet G3D, qui devrait prochainement être lancée, se concertera sur l’inventaire des ressources de Dalbergia et de Diospyros disponibles à Madagascar. Non des moindres, le projet et ses partenaires travailleront de concert pour concevoir un « système de traçabilité » de ces bois précieux, pour d’éventuelles exploitations et ventes.
Rinah Razafindrabe, di­recteur général de la gouvernance environnementale au sein du ministère de l’Envi­ronnement et du développement durable (Medd), con­firme à ce sujet que « Mada­gascar devra disposer d’un plan de gestion clair de ces bois précieux avant de pouvoir relancer leur exploitation et leur commerce, suivant les exigences de la Cites ». Ce système de traçabilité des bois précieux devrait être expérimenté en grandeur nature dans les régions Menabe et Boeny.

Des outils d’identification
Si ces espèces de Dal­bergia et de Diospyros sont facilement identifiables dans leurs milieux naturels, il est plus difficile, même pour les experts, de les reconnaître quand les bois sont présentés en produits finis. Pour les responsables du projet G3D, il faut pouvoir correctement différencier les espèces exploitables de celles qui nécessitent une protection, pour assurer une bonne gestion de ces ressources.
« En général, le projet a atteint ses objectifs. Nous avons élaboré des outils d’identification de bois de Dalbergia et de Diospyros par la méthode taxonomique, anatomique, moléculaire et SPIR », a cité le Pr. Tendro Radanielina. Le projet a également rendu opérationnels quatre laboratoires d’identification de Dalbergia et de Diospyros et un laboratoire de conservation des plantes. Et ce scientifique a assuré que « Nous (G3D : ndlr) disposons désormais de techniciens et experts pour accomplir ces tâches ».
La prochaine étape consiste à mettre en pratique ces acquis pour une gestion durable de ces ressources ligneuses, précieuses comme leur nom l’indique.

Arh.

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