Pourquoi pas Madagascar ?

Le gouvernement rwandais vient de signer un accord avec une start-up germano-canadienne pour construire un réacteur nuc­léaire civil afin de ré­duire la dépendance du pays aux énergies fossiles. C’est une gran­de chance pour ce pays d’Afrique subsaharien car l’utilisation de
l’énergie nucléaire lui four­nira une source d’électricité stable et fiable.
Cet investissement permettra au Rwanda de réduire sa dépendance aux énergies fossiles et contribuera également à répondre à la demande croissante en énergie. De ce fait, on ne manque pas de faire un parallèle sur la si­tuation à Madagascar en matière de fourni­ture d’énergie.
C’est le type d’investissement qui manque surtout à Madagascar. Si la tenue des derniers Jeux des îles de l’océan Indien a été marquée par l’absence de tout délestage, actuellement, les coupures d’électricité reprennent de plus belle. Et bien évidemment, l’étiage a bon dos pour expliquer l’insuffisance de production d’électricité.
Ce ne sont pas seulement les ménages qui souffrent de cette insuffisance de production d’électricité. Les entreprises en sont également victimes Toute idée d’industrialisation du pays est bloquée par l’insuffisance d’énergie. Et qu’on le veuille ou non, l’insuffisance des Investisse­ments directs étrangers (IDE) dans le pays ne peut en être dissociée.
Madagascar a l’énorme avantage de recéler sur place de gisement d’uranium. Et comme cette matière est disponible, pourquoi ne pas l’utiliser après l’avoir enrichi ? Son utilisation se fera sous le contrôle bienveillant de l’Agence internationale de l’éner­gie atomique (AIEA) dont Madagascar est membre.
N’est-il pas le rôle de l’AIEA d’aider ses membres à utiliser les sciences et la technologie nucléaire à des fins pacifiques ? Le pays n’aura jamais l’intention de se constituer en tant que puissance nucléaire mê­me au niveau régional. Et le temps qu’on épui­se ces mines, on aura bien le temps d’installer
d’autres infrastructures gé­né­ratrices d’énergie, mais cette fois-ci, de l’énergie renouvelable.
Certes, un tel investissement est source de préoccupations en ma­tière de sécurité et pourrait présenter du danger notamment pour la po­pulation et l’environnement en cas d’incident. Mais il est toujours possible de prendre et met­tre en place toutes les mesures de sécurité idoines.
Pourquoi n’y a-t-on jamais pensé ? Il se pourrait bien que l’idée ait quand même effleuré l’esprit de nos dirigeants mais le lobby des pétroliers dans le pays est tellement puissant qu’elle aurait été vite abandonnée. Quoi qu’il en soit, il est toujours possible de rêver et de se demander : Pourquoi pas Madagas­car ?

Aimé Andrianina

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