La campagne électorale relative à la prochaine présidentielle n’est pas encore ouverte officiellement, mais les déclarations des partisans de tous bords ne manquent pas. Dans ce type d’exercice, tout est bon pour donner la meilleure image du candidat qu’on soutient. Et c’est de bonne guerre, on le comprend.
Toutefois, il y a quand même des limites à ne pas dépasser. Et certaines déclarations peuvent entraîner une confusion au niveau de l’opinion publique. Ce qui n’est jamais de bon conseil en pareille conjoncture déjà marquée par une tension sociale hautement perceptible.
A ce titre, oser dire que le Président de la République n’était pas obligé de démissionner mais qu’il l’a fait par esprit démocratique relève d’une véritable provocation quand on sait bien que c’est une démarche obligatoire pour le Président en place s’il veut se présenter à sa propre succession. Surtout quand cette déclaration sort de la bouche d’un député.
Effectivement, une telle déclaration est incongrue dans la mesure où elle a été faite par
un élu dont le rôle est justement d’élaborer une proposition de loi ou même de voter l’adoption d’une loi. On peut bien se demander pourquoi cet élu a fait une telle déclaration. Par incompétence ou fanatisme exacerbé ? Les deux cas sont possibles et non contradictoires.
Dans tous les cas,
ce type de déclaration qui vient directement à prendre à contre-pied la législation en vigueur est à proscrire quelle que soit la fin visée. Et bien évidemment, cela relance l’idée partagée par beaucoup de personnes selon laquelle il faudra exiger un minimum de connaissances et de bon sens à toute personne se portant candidat aux législatives.
On ne peut plus se cacher la face, il faut reconnaître que, ces derniers temps, ce sont les candidats qui présentaient une certaine solidité financière qui étaient élus au détriment d’autres candidats qui étaient censés mieux représenter la circonscription d’où ils sont élus. C’est pourquoi certains élus agissent n’importe comment ou disent n’importe quoi, ternissant ainsi la réputation de l’institution qu’ils représentent.
Et qu’on le veuille ou non, les bévues ou bavures – qu’importe la qualification-, de certains élus ne manquent pas d’interpeller l’opinion publique. L’on se rappellera que l’idée de faire bénéficier les députés d’une pension de retraite avait déjà circulé au sein de l’hémicycle. Mais le ridicule ne tue pas.
Cela montre à quel point ce sont les avantages liés à la fonction de député qui intéressent beaucoup plus les élus que de défendre les intérêts des électeurs de la circonscription qu’ils représentent. Or ces avantages sont déjà considérables aujourd’hui.
Pour toutes ces raisons, il faudra trouver un système autre que celui qui est appliqué actuellement de manière à ce que l’on puisse avoir l’homme (ou la femme) qu’il faut à la place qu’il faut ou comme le disent les Anglais : « The right man at the right place ».
Aimé Andrianina