Revue sectorielle de l’éducation : des efforts encore à déployer dans l’inclusion

Encore un long chemin à parcourir pour promouvoir l’éducation inclusive à Madagascar, malgré les efforts. Le sujet fait partie des thématiques cruciales pour l’avenir de l’éducation à Madagascar examinées lors de l’atelier de Revue sectorielle thématique de l’éducation, qui s’est tenu la semaine passée dans la capitale. Un évènement organisé par l’Assemblée générale de la plateforme nationale pour le pilotage du secteur de l’éducation (PNPSE) à travers sa Cellule de coordination (Celco).

Difficile. La promotion de l’éducation inclusive l’est dans la Gran­de île. Certes, certains établissements ont déjà adopté le concept, mais en général, son appropriation reste timide, voire impossible. Alors que, « la promotion de l’éducation inclusive garantit le développement du potentiel humain et la dignité et l’estime de soi de chaque être humain afin qu’il puisse réellement participer à une société libre », selon la PNPSE, organisateur de la Revue sectorielle thématique de l’éducation.
Cet atelier a réuni virtuellement 500 participants issus de toutes les régions de Madagascar et 160 participants en présentiel. Il a vu aussi la participation des trois ministères en charge de l’éducation. Cet évènement marque une étape cruciale dans l’évaluation des progrès réalisés dans le cadre du Plan sectoriel de l’éducation (PSE) 2018-2023 et dans la planification de l’avenir de l’éducation dans le pays.
Conformément aux récents témoignes, pas plus tard qu’au début de cette année scolaire, des parents ayant constaté la présence d’enfants autistes dans la classe de leurs progénitures au premier jour de l’école ont décidé le lendemain de retirer leurs enfants de cet établissement. Des directeurs d’écoles de la capitale ont aussi refusé d’accueillir deux enfants présentant des handicaps physiques sous prétexte que leur établissement ne dispose pas d’infrastructure adaptée à l’état de ces enfants. Ce ne sont pas des cas isolés, car on a notifié plusieurs situations similaires aussi bien à Anta­nanarivo que dans les ré­gions.

Problème de perception

Le frein à la réussite de l’inclusion réside dans le fait que « dans la société malgache, le handicap est encore considéré comme une malédiction et une honte. Par conséquent, très peu d’enfants ayant des besoins spéciaux bénéficient de leur droit à l’éducation », a-t-on souligné. Alors que « l’éducation inclusive est un processus qui vise à accroître la participation et à réduire l’exclusion en répondant efficacement aux différents besoins de tous les apprenants marginalisés et vulnérables ».
Sur la thématique liée au genre, on a constaté un taux d’inscription plus élevé des filles en préscolaire de l’éducation nationale. « Par ailleurs, la sous-représentation des femmes à des postes décisionnaires et dans les inscriptions aux établissements éducatifs souligne la nécessité d’actions concertées pour promouvoir une éducation équitable et inclusive, indépendamment du genre », a-t-on soulevé.
Plusieurs autres thématiques, dont la protection, la décentralisation, la résilience du système éducatif face aux chocs climatiques, ont été également analysées lors de cette Revue sectorielle de l’éducation. Les résultats serviront de base pour la poursuite de la politique sectorielle de l’éducation, avec un focus sur la planification stratégique à long terme.

Fahranarison

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