Lors d’une intervention d’une trentaine de minutes, hier soir sur la chaîne nationale, le Chef du gouvernement, Christian Ntsay, a tenu à dissiper les doutes et tout malentendu, au sujet du processus électoral. Une occasion aussi pour lui de faire taire les critiques à l’égard du gouvernement collégial.
Entouré de membres du gouvernement collégial sur le plateau de la télévision nationale, le Premier ministre a abordé les sujets brûlants du moment : la démission du chef de l’Etat et son intérim, les doutes autour de la tenue des élections, les bulletins uniques ou encore la confiance envers les institutions en charge du processus électoral.
Christian Ntsay a également saisi cette occasion pour responsabiliser tous les parties prenantes aux élections, tout mettant l’accent sur la nécessité de respecter la Constitution.
« Il est de responsabilité de tout un chacun, la population et les candidats, de tout faire pour que Madagascar se dirige vers les élections… Seul le peuple peut donner le pouvoir à celui qui veut diriger le pays durant cinq ans», a-t-il indiqué, tout en assurant de la tenue des élections conformément au calendrier établi.
« Le 9 novembre, on se rendra aux urnes pour le premier tour de la présidentielle », a-t-il soutenu, en rappelant que le mandat du président s’achèvera en janvier 2024 et « il n’y plus d’autres voies que les élections ».
D’ailleurs, le premier ministre a expliqué que la démission du président de la République, est la suite logique de sa candidature. « La démission du président de la République, 60 jours avant la date du premier tour des élections et les élections présidentielle, sont liés conformément aux dispositions de la Constitution », a précisé le locataire de Mahazoarivo.
Souveraineté
Cette intervention du Premier ministre marque un nouvel épisode dans les débats autour du processus électoral. Une réponse aussi aux inquiétudes manifestes de certains candidats qui ne cessent de tirer à boulets rouges sur le pouvoir en place et l’organe électoral, avec grand renfort de communication. Visiblement, ils s’intéressent de plus en plus à un régime de transition qu’à la tenue de la présidentielle à laquelle ils se sont pourtant portés candidats.
Ces gesticulations politiques ont déjà incité la Haute cour constitutionnelle (HCC) à sortir de sa réserve à travers un communiqué en rappelant que, selon l’article 5 de la Constitution, « la souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect, ou par la voie du référendum. Aucune fraction du peuple, ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté ».
La rencontre entre le Premier ministre et les ambassadeurs des pays membres du G7 en début de semaine à Mahazoarivo s’inscrit aussi dans le même registre. Sur ce point, le Premier ministre a rappelé la nécessité de respecter les institutions en charge des préparatifs électoraux.
« Nous avons besoin d’apaisement», a-t-il déclaré, tout en dénonçant l’attitude incohérente des certains qui critiquent les décisions de la HCC tout en portant leur casquette de candidats. Le Chef du gouvernement soutient d’ailleurs que la démocratie, c’est avant tout respecter la Constitution, les institutions et le choix de la population.
J.P
« Il n’y a pas de crise politique »
« Personne n’a intérêt à ce que l’on sorte du cadre constitutionnel », a indiqué le premier ministre lors de son intervention, hier. Il a également souligné qu’il n’y a pas de crise politique dans le pays et qu’il s’agit d’une tentative d’une partie des acteurs politiques, de créer des dissensions et semer la confusion au sein de l’opinion. Comme en témoigne d’ailleurs l’émergence de certains syndicats ou d’autres entités qui tentent, ces derniers temps, de fomenter des troubles. Quant à la renonciation du président du Sénat, « cela ne devrait plus faire l’objet de débat », a souligné le Premier ministre.