C’est le moment ou jamais

Le train reliant Fia­narantsoa à Manakara sur la ligne FCE a déraillé, il y a quelques jours. Fort heureusement il n’y a eu que quelques blessés (au nombre de trois, semble-il). On peut dire que la soixantaine de passagers à bord du train ont eu de la chance car quand un dé­raillement survient, généralement, on dé­plore toujours des pertes humaines et le bilan aurait pu être catastrophique.
Pourtant, le trans­port ferroviaire est vital pour certaines régions où le train passe. Cela concerne aussi bien le transport de voyageurs que celui des marchandises. La raison est qu’il existe de nombreuses localités qui ne sont accessibles que par train. Pour cette raison, le trans­port ferroviaire est le seul moyen de désenclaver ces localités.
En cas de suspension prolongée de ce moyen de transport, ce sera une véritable catastrophe pour la population vi­vant le long de la voie ferrée. C’est également un moyen de transport prisé par les touristes en raison du paysage qui est vraiment magnifique. On espère bien que la liaison par voie ferrée entre Fianarantsoa et Manakara sera rapidement rétablie.
Pour toutes ces raisons, la voie ferrée doit être sécurisée au maximum. Depuis que le chemin de fer est exploité dans le pays, les rails en ont certainement vu de toutes les couleurs. Il faut procéder à la révision complète des rails et des traverses sur toutes les lignes ferroviaires. Mais il ne s’agit pas seulement des rails. Les locomotives utilisées ainsi que les wagons doivent faire l’objet d’une révision systématique.
Le fait que c’est la locomotive qui se soit détachée des wagons révèle qu’il y a eu défaillance technique. Ce n’est pas étonnant quand on sait l’âge relativement avancé du matériel utilisé. De ce fait, la maintenance du matériel doit être faite d’une manière plus poussée encore. Et c’est ce type de négligence qu’il faut éviter dans l’avenir. La vie de beaucoup de personnes en dépend.
Concernant la voie ferrée proprement dite, par le passé, le réseau de chemin de fer employait des cantonniers dont la principale mission était de maintenir la voie ferrée en bon état, mètre par mètre. Et ces cantonniers s’acquittaient de leur tâche le plus consciencieusement possible. Ils comprenaient très bien quelle était leur responsabilité.
Dans ces conditions, pourquoi ne pas utiliser le même système ? De plus, cela fournira du travail aux riverains de la voie ferrée, ce qui résorbera un tant soit peu le chômage. Effec­tivement, ce sont les bras disponibles près de ces voies ferrées que l’on recrute de manière à pouvoir disposer sur place la main-d’œuvre nécessaire.
Mais le plus important maintenant est qu’il faut procéder au contrôle de toutes les voies ferrées qui existent justement en cette période sèche le plus vite possible. On ne sait pas ce qu’il adviendra quand la pluie tombera. Les travaux seront plus difficiles à réaliser d’autant plus que c’est un travail de titan qui attend les cantonniers. Mais c’est le moment ou jamais

­Aimé Andrianina

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