L’Ordre des architectes à Madagascar pointe du doigt le non-respect des normes dans la construction des maisons d’habitation et des bâtiments.
«Nous constatons que 80% des constructions des grandes villes ne respectent pas les normes recommandées, même certains bâtiments publics », a fait savoir la présidente de l’Ordre, Fara Raheliarivahy, lors d’un atelier de partage des acquis des membres, vendredi, au Motel Anosy. Elle déplore ainsi le fait
d’ignorer les architectes ou de négliger leurs services avant de construire. « Nous sommes pourtant les garants de la sécurité de la construction de n’importe quel bâtiment », a-t-elle rappelé.
En effet, force est de reconnaître que des informels sont toujours prêts à bâtir en fonction des moyens de leurs clients. De ce fait, ils jonglent non seulement avec le non-paiement de la taxe, mais aussi le non-respect des normes de la construction. « Le comble dans ce contexte est qu’un de mes clients, que je qualifierai de fidèle, s’est même permis de m’appeler pour lui fournir l’adresse d’un de mes employés, car il avait une construction à lui proposer », selon le témoignage d’un entrepreneur. Comme l’entreprise est soumise à différentes taxes, sans parler des charges fixes, il est tout à fait normal que leurs prestations soient élevées par rapport à celles des ouvriers ou tâcherons qui travaillent au noir.
800.000 ariary le m2
D’après un entrepreneur qui travaille dans la construction de logements, le coût d’une maison classée économique vaut actuellement près de 800.000 ariary le mètre carré. Ce dernier de rappeler que « selon le Code international de la construction et de l’habitation concernant les pièces destinées principalement au séjour et au sommeil, une surface habitable devrait mesurer au moins 9 m2 avec une hauteur sous plafond d’au moins 2,20 m ». Il cite à titre d’exemple que pour un nouveau couple, la maison d’habitation devrait occuper au moins une surface de 75 m2. Voir le double, soit 150 m2, avec deux ou trois enfants.
Sera R.
French