Tant qu’il y a de la vie…

Quelques mois avant la période cyclonique, on se prépare déjà à y faire face, présidentielle ou non. De toutes les façons, cela ne changera en rien les éventuels cyclones qui vont passer dans le pays. Partant du principe qu’il vaut mieux vaut prévenir que guérir – et ils ont pleinement raison -, les responsables de la gestion des risques et catastrophes visent à en réduire au maximum les impacts.

Bien évidemment, il faut reconnaître qu’il est difficile, voire impossible, de lutter contre les forces de la nature surtout quand ces dernières se dé­chaînent comme dans le cas d’un cyclone, quels que soient les préparatifs qui ont été pris par anticipation. Même dans les pays qui sont de loin considérés plus développés que nous, on subit les dégâts causés par ces forces sans pouvoir rien faire.

La seule et principale différence est que ces pays ont une très grande capacité de se relever très vite de ces catastrophes. Et c’est une différence fondamentale. A Madagascar, les blessures causées par les derniers cyclones (des deux ou trois dernières années, sinon plus) ne se sont pas en­core cicatrisées. Les inondations et le vent ont laissé des traces difficilement effaçables.

Et chaque année, on revit le même désastre : Cultures englouties sous les eaux, maisons d’habitation emportées par le vent… L’idéal serait d’avoir des constructions anticycloni­ques (bureaux administratifs, écoles, maisons d’habitation…) et des canaux assez profonds permettant de contenir et d’évacuer tout le surplus d’eau afin d’éviter les inondations.

Mais l’on sait trop bien que ce n’est pas d’ici peu que l’on verra de telles constructions. D’ailleurs, aucune cons­truction ne peut garantir une résistance totale aux intempéries. Par ailleurs, pour les res­ponsables locaux, il y a des infrastructures en­core plus hautement prioritaires. Encore
faudra-t-il redéfinir en­sem­ble quelles sont les véritables priorités.
Ce ne sont pas les habitants de ces zones exposées chaque année aux catastrophes naturelles qui vont baisser les bras. Depuis des gé­né­rations, ils vivent dans les mêmes conditions. En effet, il existe des zones qui sont fortement exposées aux cyclones par rapport à d’autres. La zone du Sud-Est en constitue une.

A la longue, ces populations présentent une forte résilience face aux intempéries, le propre de l’homme étant cette capacité de pouvoir s’adapter à toutes les conditions. Autre­ment, elles auraient déjà abandonné et se­raient parties ailleurs. Pour elles, le plus im­portant est qu’on n’enregistre pas la moindre perte de vie humaine. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir

Aimé Andrianina

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