L’insécurité est grandissante partout à Madagascar, en particulier dans les régions éloignées des grands centres urbains. Pas un jour ne passe sans qu’on n’en entende parler dans les diverses sources d’information (télévision, radio, presse écrite, réseaux sociaux). Pour la presse écrite en particulier, la rubrique «faits divers» est quotidiennement alimentée de faits nouveaux.
Bien sûr, les grands centres urbains ne sont pas épargnés de ces actes de banditisme, mais c’est surtout dans les zones éloignées que l’insécurité règne de plus en plus. Cela se comprend dans la mesure où les forces de l’ordre sont consignées dans leur camp et les malfaiteurs profitent de cette situation pour exécuter leurs méfaits.
Et plus grave encore, parmi ces malfaiteurs on recense d’anciens militaires et même des déserteurs. Autrement dit, ce sont des hommes formés à la stratégie militaire et connaissant bien la manipulation des armes à feu. Et ces personnes-là ne craignent pas d’affronter les rares éléments des force de l’ordre encore présents dans ces coins reculés.
Ils sont dans la certitude qu’ils ne seront pas «dérangés» par les forces de l’ordre qui sont, pour le moment, occupées à des missions plus importantes que d’assurer la sécurité dans les zones rouges en milieu rural. Pour le moment, ils doivent se tenir prêts pour faire face à d’éventuels troubles sociaux liés à cette période électorale.
Razzia de bétail par les dahalo, attaques à main armée de taxi-brousse, kidnappings. Rien n’est épargné à la population rurale qui doit craindre à tout moment pour sa vie ainsi que ses biens. Mais quoi qu’il arrive, ces pauvres gens ne vont jamais abandonner la partie ou bien tracer une croix sur ce qu’ils ont entrepris depuis des décennies.
Bien évidemment, on serait tenté de proposer que les villageois eux-mêmes se forment des milices armées pour leurs permettre de se protéger par leurs propres moyens. Mais cela comporte beaucoup de risques. Il n’est pas à écarter que des dérives puissent survenir. D’autant plus que rien ne garantit que les campagnes ne s’embraseront pas si jamais des troubles sociaux se manifestaient dans les grandes villes.
D’aucuns ignorent que même dans les coins les plus reculés du pays, les rivalités politiques existent également. Et cela pourrait créer d’innombrables foyers de trouble. Ce qui serait une véritable catastrophe car certains profiteurs sans scrupule n’attendent que de tels évènements arrivent. Face à une telle éventualité, la sagesse serait de se référer au proverbe disant : «Chacun son métier, les vaches seront bien gardées».
Aimé Andrianina