Pharmacopée traditionnelle: une activité florissante

Selon les commerçantes, les plantes médicinales traditionnelles connaissent ces dernières années du succès, notamment depuis l’apparition du Covid-19 au pays. Interview de Julia Razafimalala, officiant du côté du marché d’Alakamisy Fenoarivo.

• Les Nouvelles : Depuis quand pratiquez-vous ce métier ?
– Julia Razafimalala : Après avoir quitté le banc de l’école, j’ai décidé de me lancer dans ce métier hérité de ma grand-mère. Cela, en devenant d’abord une apprentie auprès de mes parents pendant une quinzaine d’années. Dix ans plus tard, je travaillais à mon propre compte.

• Cette activité fleurit ces dernières années. Pourquoi ?
– Notamment depuis l’apparition du Covid-19 chez nous. Il faut souligner aussi qu’à cause du coût des soins et celui des médicaments conventionnels, beaucoup de personnes se tournent vers nous. Sans parler de ceux qui n’ont pas retrouvé la santé avec la médecine conventionnelle. Ces situations ont des conséquences positives sur nos activités, marquant ainsi un retour aux sources en appréciant de nouveau la vertu des plantes. Il est vraiment dommage que des Malgaches rabaissent un savoir transmis par nos ancêtres.

Etes-vous ainsi une tradipraticienne ?
– Non. Je ne fais que vendre les plantes selon les commandes des clients. Toutefois, si l’on me demande conseil, je ne fais que transmettre les recettes que ma grand-mère et mes parents m’ont transmises. Une grand-mère qui a vécu jusqu’à plus de cent ans sans avoir goûté au moindre médicament des pharmacies ni consulter un médecin.

• Parmi vos produits, lesquels sont les plus demandés ?
– L’eucalyptus, le ravintsara (camphre de Madagascar), le fakantsilo (racine de cactus) ainsi que le katrafay (l’écorce d’un arbre endémique de la Grande île, de la famille des Rutacées). Elles sont réputées pour le traitement des appareils respiratoires et des viscères, notamment le foie et les reins. J’ai même vu à la télé que ces plantes ont des propriétés diurétiques et antivirales.

• La vente de plantes médicinales traditionnelles fait-elle vivre son homme ?
– On peut dire cela. Cette activité m’a permise d’élever proprement mes cinq enfants, dont l’aîné âgé de 24 ans vient de se marier cette année.

Propos recueillis par Sera R.

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