Disparition inéluctable

En cette période électorale, les déclarations de soutien à tel ou tel candidat à la prochaine présidentielle affluent de toute part
et dans tous les sens. Elles émanent soit d’une association (à connotation ethnique, régionale…), d’un par­ti politique ou encore d’un politicien qui agit en son nom personnel.
Pour l’opinion pu­bli­que, le politicien malgache se caractérise par sa capacité de changer de veste fréquemment. Effective­ment, pour beaucoup de politiciens – bien sûr, il y a de rares exceptions -, faire la politique c’est aller dans le sens du vent. Ce qui explique bien l’existence de certaines coalitions que l’on jugeait préalablement impossible.
Mais en politique
à Madagascar, le mot impossible n’existe pas. Tout peut arriver. C’est une évidence qui dépasse toute logique car il n’y a aucune démarcation entre les différents partis politiques. On ne sait pas qui est de gauche ou de droite…. Le microcosme politique malgache ressemble à un véritable panier à crabes.
En fait, la position politique d’un parti politique à Madagascar évolue dans la configuration d’une géométrie variable comme disait un grand politicien malgache qui n’est plus de ce monde. Leur seul et véritable objectif est de rester dans le giron du pouvoir.
La raison est que, hormis quelques exceptions, les partis ne dispensent aucune éducation politique à leurs partisans ou sympathisants. Et de ce fait, on adhère dans un parti dans le but inavoué d’en tirer quel­ques avanta­ges. L’adhé­sion dans un parti n’est donc pas fondée sur une véritable conviction politique mais dans la possibilité d’en tirer profit sans rien sa­voir de la chose politique.
Dans cet ordre d’idée, il serait intéressant de savoir combien de nos élus comprennent bien les tenants et aboutissants de la Loi de finances dont ils ont le devoir de voter l’adoption cha­que année. Le résultat sera certainement édifiant. Ils votent juste en suivant les directives reçues sans en chercher les raisons.
Bien sûr, il y en a qui ont la capacité de comprendre l’importance de leur vote. Mais il se peut aussi que pour des raisons non moins politiques, ils ferment les yeux sur certaines «décisions» qui en fait, sont bien loin de servir les intérêts véritables de la nation.
L’une des principales caractéristiques des partis politiques malgaches est que dans la majorité des cas, on les identifie à leur fondateur. L’image du parti est indissociable de celle de son fondateur. Et quand ce dernier disparait, le parti tombe dans l’anonymat. De grands partis politiques malgaches en ont déjà fait le frais.
Bien entendu, il arrive que les rejetons du fondateur appuyés par quelques barons du parti qui lui sont restés fidèles essaient tant bien que mal de maintenir le parti sur les flots. Seulement, ils n’ont pas le même pouvoir charismatique du fondateur. Et dans ces conditions, la disparition est inéluctable.

Aimé Andrianina

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