Plusieurs maux minent le secteur de l’éducation. Si on ne fait aucune reforme dans les cinq prochaines années, Madagascar risque de ne pas pouvoir honorer les engagements des objectifs du développement durable (ODD) à l’horizon 2030, selon l’analyse faite par la confédération syndicale Sempama qui réclame une vraie reforme menée par un ministre technicien.
En difficulté. L’éducation l’est, selon le rapport du Sempama. Seuls 4% des enseignants maîtrisent 80% des cours qu’ils dispensent. Seulement 3% des enseignants ont des aptitudes à enseigner en malgache et en français, langues d’enseignements, et 11,2% des enseignants maîtrisent le contenu académique de base et 24% les mathématiques (Pasec 2019)…
Par ailleurs, 85% des enseignants en exercice n’ont bénéficié d’aucune formation (DRH Men). Plus de la moitié des heures de cours (450/950 h) sont perdues dans une année scolaire pour différentes raisons (DPE/ Men/Resen). En outre, les manuels scolaires sont insuffisants et concernent uniquement quelques matières telles que les mathématiques, le français et le malgache…
« Ce sont les conséquences d’une mauvaise gouvernance
et de la gabegie qui régnaient durant ces cinq dernières années, dans le monde de l’éducation. Les défis restent de taille pour redresser la situation », a soulevé le président national de la confédération syndicale Sempama, Claude Raharovoatra, hier à Ambohijatovo.
« Certes, les constructions d’infrastructure et la distribution de kits scolaires, sont utiles, mais tout cela ne servira à rien tant que le système éducatif et les conditions des enseignants, ne changent pas », a ajouté notre source.
Revendications
L’éducation utilisée à des fins politiques, comme c’était toujours le cas dans le pays, figure parmi les sources des maux qui minent le secteur jusqu’à maintenant. Il faut cesser de telles pratiques, selon le Sempama tout en réclamant, pour les cinq prochaines années, l’octroi des postes à responsabilité, à commencer par celui du ministre de l’Education nationale, aux techniciens de l’éducation disposant d’une expérience appropriée, dans le domaine de l’éducation.
Le Sempama réclame également la généralisation sur les programmes d’études, qui se trouve depuis des années en phase d’expérimentation. Il en est de même pour la sortie des décrets d’application de la Loi portant orientation du système éducatif malgache (Losem). En outre, la Cellule de coordination (Celco) de l’éducation, devrait être mise sous tutelle de la Primature pour lui permettre de mener à bien ses missions, au lieu d’être placée sous l’égide du Men.
Fahranarison