Qui ne fait pas halte à Ambodiatafana lors d’un voyage à Foulpointe ? C’est l’un de ces arrêts traditionnels pour se procurer des “tsakitsaky”, comme les Malgaches aiment les appeler, ces petits casse-croute qui servent autant d’apéro ou de goûter. Des dizaines de vendeurs viennent souvent solliciter les véhicules lors des escales pour proposer des poissons frits ou des beignets sur des plateaux. Pour les voyageurs, les lieux comme Ambodiatafana sont des instants de bonheur durant les escapades. Un peu de poisson frit ou de beignets, pour recharger la batterie avant de reprendre la route. Ceux qui ne peuvent pas faire halte gardent en souvenir les délicieuses préparations de cette localité. Cependant, il existe une alternative. Mialy Rassay, une entrepreneure, a eu l’idée de ramener les délices d’Ambodiatafana dans la capitale, pour le plus grand plaisir des amateurs de ces plats traditionnels. Son entreprise a moins d’un an, mais rencontre un franc succès.
Les préparations présentées par Mialy Rassay durant la Foire internationale de l’agriculture (FIA) ont vite été repérées par les amateurs de petits goûters. Familles entières, enfants et adolescents viennent à son stand pour s’acheter ces curieux beignets. Les affiches « mofo au coco » ne les a sûrement pas laissés indifférents. Mais c’est surtout cette affiche qui porte l’inscription “Les Délices d’Ambodiatafana” qui les a marqués. Il s’agit du nom de l’entreprise créée il y a moins d’un an par Mialy Rassay. Sur son stand, on découvre une variété de produits comme des “mofo au coco”, des sablés au coco ou des bonbons coco, ainsi que des beignets aux crevettes… des casse-croûtes conçus pour rappeler les richesses culinaires d’Ambodiatafana, un lieu situé à une vingtaine de kilomètres de Toamasina. C’est d’ailleurs l’objectif de l’entrepreneure lorsqu’elle a créé son business. “De nombreuses personnes ont envie d’aller à Foulpointe et de s’arrêter à cet endroit pour se procurer ces préparations culinaires, mais n’en ont pas les moyens. Moi aussi il m’arrive de vouloir m’évader dans cet endroit, mais c’est compliqué quand on a des enfants. C’est pourquoi, j’ai créé cette entreprise pour ramener ces délices à Tanà”, explique Mialy Rassay. Une entreprise qui marche bien à en croire les témoignages de la fondatrice de “Les Délices d’Ambodiatafana”. Les prix varient entre 500 et 3000 ariary. Les plus grosses ventes se font en ligne. “Nous avons beaucoup de commandes en ligne. Il nous arrive parfois d’avoir du mal à les suivre”, explique la gérante. Les clients en ligne commandent surtout pour le goûter des enfants, mais peuvent aussi acheter des beignets de crevettes pour accompagner le riz pour le dîner ou le déjeuner.
Sur ses affiches, Mialy Rassay garantit à ses clients qu’ils dégusteront les préparations “comme s’ils étaient sur place”. Pour tenir cette promesse, elle a eu l’idée de collaborer avec les habitants de la localité pour préparer ces régals. “Nous avons établi un partenariat avec les résidents d’Ambodiatafana. Tous nos produits proviennent de là-bas. Nous les commandons, et ils les font livrer en taxi-brousse”, explique la gérante. C’est une autre raison de penser qu’Ambodiatafana est véritablement ramené à Tanà.
Pour l’instant, Mialy Rassay n’a pas encore de boutique. Sa stratégie de vente consiste à se déplacer lors des foires avec son équipe. Elle est pourtant pleine d’optimisme quant à l’avenir de son entreprise.
Nambinina Jaozara