Le Groupement des entreprises de Madagascar (Gem) alerte les autorités sur l’urgence d’adopter
l’avant-projet de Loi contre le blanchiment de capitaux, qui permet d’éviter l’intégration de Madagascar dans la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi).
«Madagascar aura jusqu’à fin septembre avant son basculement dans la liste grise du Gafi », note le Gem dans son communiqué, publié jeudi. Dans ce cas, l’économie du pays sera lourdement impactée, d’après ce groupement du patronat.
« Etre placé sur la liste grise mettrait en péril la crédibilité du pays sur la scène internationale, décourageant ainsi les investisseurs nationaux et étrangers. Cette situation porterait atteinte à notre réputation en matière de bonne gouvernance et financière », poursuit le Gem.
La loi sur le blanchiment de capitaux à Madagascar a été adoptée en 2019. Cependant, une révision du texte est nécessaire pour qu’il soit conforme aux quarante recommandations du Gafi, constituées majoritairement des standards de normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Favoriser des pratiques commerciales saines
Pour le Gem, cette mise en conformité est incontournable pour favoriser des pratiques commerciales saines. Afin de respecter ces recommandations et mettre en pratique les dispositions de l’article 12 de la loi actuelle, il convient d’améliorer la transparence et la traçabilité des relations économiques, pour éviter la création d’entités fictives ou de façade. L’adoption de ce texte assurera également la crédibilité des transactions financières venant de Madagascar et permet d’éviter les flux financiers illicites.
En 2021, le rapport annuel du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), a déjà rappelé que l’inscription dans la liste grise entraînera des répercussions sur l’économie du pays. Outre le secteur privé, d’autres institutions, notamment la Banky foiben’i Madagasikara (BFM) ont également sollicité l’adoption de cet avant-projet de loi contre le blanchiment de capitaux à Madagascar.
Pour la BFM, l’adoption de ce texte est l’une des principales conditions permettant à la Grande île de poursuivre la constitution de sa réserve d’or.
Riana R.