Le président sortant Andry Rajoelina a de nouveau condamné la manifestation organisée par le
collectif des candidats. Il s’agit selon ses dires, d’un acte de déstabilisation.
Inacceptable. C’est par ce terme que le président sortant et candidat à sa propre succession, Andry Rajoelina, a condamné les actions des 11 membres du collectif des candidats à l’élection présidentielle. Ces derniers, depuis près d’une semaine, ont organisé des manifestations non autorisées dans les rues d’Antananarivo dont la dernière en date a eu lieu, samedi à Ankazomanga. Andry Rajoelina a qualifié les gestes de ces candidats d’acte de déstabilisation qu’il condamne vivement.
« La population ne mérite plus de vivre dans le chaos et la destruction. Je condamne la discrimination et tout type d’actions qui tendent à diviser les Malgaches. Ceux qui sont derrière ces actes sont entièrement responsables de leurs éventuelles conséquences », a-t-il déclaré lors d’une émission retransmise sur plusieurs chaînes de télévision privée, hier.
Liberté
L’ancien président indique qu’à travers leur manifestation, ces candidats n’ont respecté, ni les dispositions régissant les manifestations démocratiques, ni la liberté de leurs concitoyens. Il a aussi souligné que la démocratie ne rime pas avec entrave à la liberté des autres citoyens. « Ces candidats ont foulé au pied, non
seulement le droit des autres citoyens dont la liberté de circuler et d’exercer leur activité librement, mais ils ont également perturbé l’ordre public », a-t-il martelé, soulignant au passage que ces libertés sont des droits régis par la Constitution mais que ces candidats ont délibérément bafoués.
Andry Rajoelina a illustré la gravité des actes de ces candidats en rappelant l’appel lancé par l’ancien président Marc Ravalomanana. Ce dernier, il y a quelques jours, est allé jusqu’à évoquer la possibilité d’appeler les Casques bleus au sein de l’ONU pour intervenir à Madagascar « et affronter les forces de l’ordre malgaches ». Il s’agit selon lui d’un acte insensé qui n’est pas digne de la population.
« Les éléments des Casques bleus n’interviennent que dans des pays enfoncés dans la guerre civile. Est-ce le scénario que désirent ceux qui lancent cet appel à l’intervention des Casques bleus ? », s’est interrogé Andry Rajoelina.
Apaisement
Par ailleurs, Andry Rajoelina a profité de cette déclaration pour lancer un appel à l’apaisement en cette période de quelques heures avant le début de la campagne électorale. Il a souligné que ce processus est une étape clé dans la promotion de la démocratie. « Nous n’allons pas laisser ce pays s’enfoncer dans l’affrontement, et nous n’allons pas permettre à quelques individus de confisquer le pouvoir qui appartient à la majorité. C’est par le vote seulement que ce pouvoir peut s’exprimer », a-t-il réitéré.
Tsilaviny Randriamanga