Le Conseil œcuménique des églises chrétiennes à Madagascar (FFKM) poursuit la médiation avec les candidats à l’élection présidentielle. Samedi à Ampandrana, les chefs d’église ont de nouveau rencontré les représentants des 13 candidats au scrutin du 9 novembre qui ont tous répondu présents durant le pourparler.
Comme d’habitude depuis le début du processus, les membres du FFKM n’ont pas livré aux médias les détails sur le déroulement de la rencontre, malgré l’insistance des journalistes lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le même jour. La rencontre avait pourtant duré plusieurs tours d’horloge. Les membres du bureau du FFKM se sont contentés de rappeler que l’objectif est d’instaurer un climat d’apaisement avant d’aller vers la campagne électorale et l’élection.
« L’apaisement constitue une des conditions majeures à la réussite de la médiation. C’est pourquoi nous insistons pour que tout un chacun s’engage à respecter les droits humains, cesser de faire usage de la force ainsi que toutes formes de provocation », a déclaré le président de l’église anglicane, Mgr Samoela Jaona Ranarivelo.
Manifestation sans autorisation
Il ne s’agit cependant pas du premier appel lancé par le FFKM en ce sens depuis le début de la médiation. Sur le terrain, ses consignes sont loin d’être suivies, comme en témoigne ce qui s’est passé samedi. Alors que les représentants des candidats se sont encore rencontrés au bureau du FFKM à Ampandrana, les 11 membres du collectif des candidats, eux, sont descendus du côté d’Ankazomanga et Antanimena avec leurs partisans. Ce, bien qu’ils n’aient pas obtenu l’autorisation de la Préfecture qui a alors donné son feu vert pour la tenue d’une manifestation au coliseum Antsonjombe.
Au lieu de rejoindre cet endroit, les candidats récalcitrants se sont rués vers la Place du 13 mai, provoquant un affrontement avec les éléments des forces de défense et de sécurité qui ont fait usage des bombes lacrymogènes pour les disperser. Bilan, au moins quatre personnes ont été arrêtées au début de la manifestation, et il y a eu quelques blessés. Malgré cela, les membres de ce collectif ne s’apprêtent pas à fléchir en faveur de l’apaisement et annoncent poursuivre leur manifestation interdite ce jour. Or, la médiation avec le FFKM est prévue également reprendre à partir d’aujourd’hui.
Certains s’interrogent par ailleurs, si cette médiation menée par les chefs d’église n’est pas vouée à l’échec, sachant que les membres du collectif des candidats semblent déterminés à ne pas faire de concession, ne serait-ce qu’au sujet de la nécessité d’arrêter les hostilités.
Tsilaviny Randriamanga