Suivant le calendrier électoral établi par la Ceni, la campagne électorale a débuté hier pour prendre fin le 7 novembre. A en juger ce qui s’est passé dans la ville d’Antananarivo, aucun des 13 candidats en lice à l’élection présidentielle, n’a daigné effectuer les premiers pas en la matière, si ce n’est que des affiches en grand format du candidat N°3 qui ont été aperçues dans quelques endroits de la ville. Les 11 candidats « protestataires » eux, se sont évertués à effectuer leur « mouvement de sensibilisation » des électeurs du côté du Stade Barea Mahamasina en passant par Anosibe, Namontana puis Andavamamba. Ils ont donc sciemment ignoré la campagne électorale.
Pour une fois en tout cas, après ces quelques jours de manifestations organisées par le collectif des candidats visant à atteindre la place du 13 Mai à Analakely, manifestations d’ailleurs régulièrement écrasées par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes, ces dernières n’ont pas tonné hier. Mieux, les éléments des forces de défense et de sécurité (gendarmes, militaires et policiers confondus) ont circulé dans les rues, tels de simples citoyens, se distinguant à peine par leurs uniformes.
Cela étant, plus d’un se pose la question de savoir si cette sérénité subite serait le fruit des négociations faites par le Conseil œcuménique des églises chrétiennes (FFKM) dont les contenus sont jusqu’ici cachés au grand public. Une sérénité qui à tout moment, peut basculer vers un chambardement inattendu, vu que les membres du collectif des candidats promettent de continuer sur leur lancée. Parallèlement à cela, la « majorité silencieuse » comme on dit, commence elle aussi à s’extérioriser par rapport à ces manifestations qui ne mèneraient à rien (sic).
Et c’est justement là le grand problème, dans le cas évidemment où les manifestants des deux camps se croiseraient dans les rues. Y aura-t-il affrontement direct ou non, et comment réagiraient les hommes en treillis en pareille circonstance ? Bref, la situation d’hier ne reflète-elle pas ce que tout le monde craint, le calme avant la tempête ?
Rakoto