Le divorce est consommé entre les 14 sénateurs du groupe parlementaire IRD au Sénat et le président de cette institution, Herimanana Razafimahefa. En effet, en réponse à la récente déclaration de ce dernier sur France 24, les concernés ont demandé, hier, la tenue d’une session extraordinaire en vue de prendre une disposition à l’encontre du président de la Chambre haute.
«Les actes du président du Sénat de ces derniers jours relèvent de l’immaturité d’esprit. Nous nous posons même la question sur l’état de sa santé mentale. Il est difficile d’accorder l’avenir du pays entre les mains d’une personne qui change d’avis à tout moment», a déclaré le sénateur Richard Ramanambitana qui a lu la déclaration commune des sénateurs IRD, hier lors d’une conférence de presse au palais d’Anosikely.
Changement d’avis
Ces sénateurs ont rappelé le fait que le président du Sénat a déjà renoncé à assurer la fonction d’intérim du président de la République à travers une lettre envoyée à la Haute cour constitutionnelle (HCC), le 8 septembre. Herimanana Razafimahefa lui-même a confirmé avoir accompli cette procédure lors d’une conférence de presse en présence des autres membres du Sénat, le
13 septembre. Or, près d’un mois après, il a changé
d’avis et affirmé avoir fait l’objet d’une pression et des menaces ciblant sa famille.
«Après avoir menée une enquête, nous avons trouvé qu’aucune de ses allégations ne tient debout. Aucun dispositif particulier visant à renforcer sa sécurité ainsi que celle de sa famille n’a été prise», a souligné Richard Ramanambitana.
Destitution
Les 14 sénateurs IRD n’ont cependant pas précisé la disposition qu’ils comptent entreprendre. Toutefois, compte tenu de la raison qu’ils ont évoquée, leur objectif est sans doute de procéder au vote d’une motion de destitution à l’encontre du président du Sénat. La raison médicale peut constituer en effet une raison pour pouvoir destituer la personne qui exerce cette fonction. Conformément au règlement intérieur de cette institution, il faut le vote du 2/3 des membres de la Chambre haute, soit 12 sénateurs pour destituer le président du Sénat. Il faut ensuite que la HCC constate la décision après avoir reçu le procès-verbal y afférent. Aux dernières nouvelles, le gouvernement collégial a approuvé la demande de convocation d’une session extraordinaire qui se tiendra ce jour à Anosikely.
Tsilaviny Randriamanga