Une fois la procédure de destitution de Herimanana Razafimahefa enclenchée, le nom de son successeur circule déjà à la Chambre haute, plus précisément celui du général retraité, Richard Ravalomanana, élu président du Sénat, à la majorité hier.
La page Herimanana Razafimahefa est définitivement tournée. Depuis hier, le Sénat a un nouveau président en la personne de Richard Ravalomanana, ancien secrétaire d’Etat à la gendarmerie et général retraité, qui fait son come back dans l’arène politique, en pleine campagne électorale. Autant dire que les sénateurs en session extraordinaire, n’ont pas attendu longtemps pour élire leur nouveau président, le lendemain de la destitution de Herimanana Razafimahefa.
Dorénavant, Richard Ravalomanana est le nouvel homme fort du Sénat et dans ce sens, deuxième personne de l’Etat, après le président de la République. Nommé le 8 septembre, sur le quota du président de la République, il a remplacé à ce poste l’ancienne sénatrice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa,devenue ministre de la Justice.
En tout cas, cette élection s’inscrit dans la continuité et la logique institutionnelle, suite à des événements politiques houleux de ces derniers jours, notamment depuis que l’ancien président du Sénat, Herimanana Razafimahefa, s’est montré particulièrement agressif, à l’encontre du régime.
Sur France 24, la déclaration de l’ancien président du Sénat a fait scandale, en dévoilant que quelques membres du gouvernement et des proches du chef de l’Etat, ont fait pression sur lui, pour qu’il renonce à exercer l’intérim de la présidence de la République. Alors que le 8 septembre, il a fait une déclaration officielle de renonciation, pour «des raisons personnelles», conformément à la Loi fondamentale.
Mise à l’écart
A travers un communiqué, le gouvernement a réfuté ces accusations et ces « allégations mensongères » tout en soutenant « qu’aucun membre du gouvernement n’a exercé une pression politique sur Herimanana Razafimahefa, qui l’a poussé à refuser d’assumer le rôle du président de la République par intérim, que ce soit avant ou pendant la journée du 8 septembre 2023 ».
Et de poursuivre que
« Ce genre de déclaration faite à la veille de la campagne présidentielle, ne peut être interprétée que comme une tentative de déstabilisation politico-sociale, visant à détourner l’attention de la population sur les enjeux électoraux ».
A vrai dire, juste après sa déclaration fracassante, Herimanana Razafimahefa a été en mauvaise posture, voire même sur la sellette qui a abouti à sa destitution.
J.P